Vitaros: La première crème pour favoriser l'érection
SANTE Ce traitement topique est une alternative au Viagra et aux injections locales…
Il est attendu comme le messie. Dès le 1er juin, le Vitaros, le tout premier traitement local contre les troubles de l’érection, sera commercialisé par le laboratoire français Majorelle. Un traitement sous forme de crème à appliquer sur l’extrémité du pénis, capable de provoquer une érection en cinq à trente minutes seulement.
Un traitement alternatif
Disponible uniquement sur ordonnance, le Vitaros offre une alternative aux produits existants contre les dysfonctionnements érectiles, à savoir la petite pilule bleue (de type Viagra) et les injections intracaverneuses, qui comme leur nom l’indique, consistent à s’injecter soi-même un médicament directement dans le corps caverneux du pénis avant un rapport sexuel.
« Pour les patients habitués à une vie sexuelle intense, les injections ne sont pas un frein. Mais pour toute une frange d’hommes réfractaires à l’idée de se faire une piqûre dans la verge et pour qui les traitements oraux ne sont pas indiqués ou ne fonctionnent pas, ce procédé offre une véritable alternative », explique le Dr Sylvain Mimoun, directeur du centre d’andrologie de l’hôpital Cochin. « Sur le plan psychologique, c’est moins dramatisant qu’une piqûre ou un comprimé. Cela permet à l’homme d’être plus en phase avec sa ou son partenaire, de réenclencher un cercle vertueux de confiance et d’épanouissement », poursuit-il.
Une innovation
Ce nouveau médicament est composé de la même molécule que celle utilisée dans les injections intracaverneuses, l’alprostadil, qui assure une vasodilatation locale des corps caverneux. Sauf qu’ici la crème associe l’aprostadil à un transporteur membranaire, le NextAct, qui permet la diffusion rapide du produit dans le pénis sans qu’il y ait besoin de piqûre. Une goutte de crème appliquée à l’extrémité de la verge suffit pour avoir une érection d’une à deux heures, suffisamment vigoureuse pour un rapport sexuel avec pénétration.
« Depuis la révolution du Viagra, sorti en 1998, il y a eu peu de nouveauté. C’est un produit intéressant, une innovation qui élargit la gamme de traitements disponibles. Son mode d’administration est attractif pour les patients parce qu’il n’est pas invasif », souligne le Dr Antoine Faix, responsable du Comité d’Andrologie et de médecine sexuelle de l’Association française d’urologie (AFU).
Moins d’effets indésirables mais quelques risques
Destiné aux hommes de plus de 18 ans souffrant de troubles érectiles, le Vitaros sera même remboursé pour les patients dont le traitement par injections intracaverneuses est déjà pris en charge (cancer de la prostate, paraplégiques, sclérose en plaques, etc.). D’autant que ce traitement topique a « l’avantage d’éviter les effets indésirables des traitements oraux, qui peuvent faire monter le sang à la tête, provoquer vertiges, maux de tête ou encore troubles visuels ou digestifs. Par ce mode d’administration local, il n’y a pas de contre-indication ni d’interaction médicamenteuse », indique le Dr Mimoun.
Mais cette crème n’en reste pas moins un médicament, qui n’est pas dénué de risques. Sensations de tiraillement, de brûlure et d’échauffement ont été décrites par 43 % des hommes qui l’ont testé, et, plus surprenant, par 4 % de leurs partenaires féminines.
Enfin, si l’efficacité du Vitaros est démontrée, gare à ceux qui seraient tentés d’en appliquer une surdose pour booster les effets du produit. Il ne faut pas l’utiliser plus d’une fois par jour à raison de trois fois par semaine. Sinon, « attention au risque de priapisme », avertit le Dr Mimoun, où comment le patient risquerait de se retrouver avec une douloureuse érection pendant plusieurs heures.