Sommeil: La technologie peut-elle vous aider à bien dormir?

E-SANTE «20 Minutes» fait le tour des outils 2.0 pour bien réguler son sommeil...

Nicolas Beunaiche
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L'outil pour un sommeil idéal Aura, de la société Withings.
L'outil pour un sommeil idéal Aura, de la société Withings. — WITHINGS

Les nouvelles technologies nuiraient gravement au sommeil. C’est en tout cas la conclusion de nombre d’études consacrées ces dernières années aux effets de l’utilisation des téléphones portables ou d’Internet sur la santé. Prenant le contre-pied de cette affirmation, les fabricants de high-tech ont pourtant développé récemment quantité d’outils censés rendre nos nuits plus belles.

Le jour et la nuit

Premiers du genre, les «réveils lumineux» ont ainsi envahi les magasins il y a plusieurs années. Se substituant au tonitruant radio-réveil, ils permettent un endormissement progressif ainsi qu’une fin de nuit plus douce imitant la lumière du jour. Ces simulateurs d’aube ont en outre des vertus scientifiques. «Ce type de lumière permet d’augmenter la sérotonine responsable de la bonne humeur», explique Michèle Freud, sophrologue et auteur de Se réconcilier avec le sommeil.

«Les simulateurs d’aube sont bénéfiques car l’endormissement et le réveil dépendent de l’horloge biologique, elle-même synchronisée par la lumière essentiellement, confirme le Dr Joëlle Adrien, neurobiologiste et directrice de recherche à l’Inserm. Mais encore faut-il ne pas tourner le dos à sa table de nuit…» nuance-t-elle, pour mieux rappeler l’importance de s’exposer à la (vraie) lumière du jour le matin.

Le «bon moment» pour se réveiller

Dans la quête de la nuit parfaite, les marchands de sable numériques ont eux aussi développé des outils intéressants. Sur Android et iPhone, des applications proposent depuis plusieurs années déjà de précieux conseils pour dormir sur ses deux oreilles. Mais les meilleures d’entre elles, comme Sleep Cycle ou Sleep Time, vont plus loin encore en analysant vos cycles de sommeil, grâce notamment à l’enregistrement des nuisances sonores qui perturbent vos nuits et à l’accéléromètre, qui mesure vos mouvements nocturnes.

Elles vous promettent également de vous réveiller au bon moment en fonction de ces phases de sommeil. Il suffit pour cela de leur indiquer une plage de plusieurs minutes lors de laquelle vous souhaitez vous réveiller, et l’alarme de votre téléphone trouve le timing parfait pour sonner. Une solution «idéale pour les bons dormeurs», mais que le Dr Adrien déconseille au «bon tiers des personnes qui ne dorment pas suffisamment». Car une bonne nuit n’est pas qu’une affaire de cycles, rappelle-t-elle: «Quand on n’a pas un bon sommeil, cela vaut la peine de dormir quinze minutes de plus…» 

Lumière ou vibration?

Surfant sur le succès des applis, des ingénieurs ont en tout cas poussé le concept plus loin en inventant des outils très perfectionnés comme des capteurs, des masques ou des bracelets intelligents. Une fois autour de votre poignet, Jawbone Up mesure ainsi les micromouvements que vous effectuez dans votre sommeil. Il suffit ensuite de connecter le bracelet à votre smartphone pour consulter toutes les données de votre nuit: le temps passé au lit, le temps que vous avez mis pour vous endormir, le nombre de fois où vous vous êtes réveillé…

Et comme les applis, ce bracelet propose de vous réveiller. A une différence près: cette fois, c’est une légère vibration qui va vous sortir des bras de Morphée. Un petit détail qui gêne Michèle Freud. «Pour les personnes hypersensibles, un réveil kinesthésique n’est pas forcément idéal parce que cela peut générer du stress, avance-t-elle. Ce bracelet n’est pas fait pour tout le monde.»

Pour ceux-là, «mieux vaut préférer la lumière», poursuit-elle. Dernier né des réveils 2.0, Aura de la société Withings se présente donc comme un recours idéal. Outre la variété de lumières qu’il propose, il se veut une synthèse de tous les gadgets existants. Radio tactile, réveille-matin en fonction de vos phases de sommeil, il enregistre aussi vos mouvements corporels, votre rythme cardiaque et vos cycles de respiration via un capteur glissé sous votre matelas, pendant qu’un autre appareil analyse votre environnement (bruits alentour, température de la pièce, luminosité). Pour le café, en revanche, il faudra vous lever.