RTE craint une année 2012 électrique

Camille Allain
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   Les chiffres sont parfois trompeurs. Si la consommation électrique a baissé de 7,1 % en 2011 en Bretagne c'est surtout en raison des températures très douces. « C'était l'année la plus chaude depuis 1900. A température égale, la consommation électrique a augmenté de 1,1 % dans la région. C'est nettement supérieur à la moyenne française », explique Didier Bény, directeur de RTE Ouest (Réseau de transport d'électricité). La Bretagne a pourtant battu son record de production, générant pour la première fois plus de 10 % de l'électricité qu'elle a consommée. « Nous avons produit 10,6 % de nos besoins, soit le tiers des objectifs fixés par le pacte électrique breton », ajoute le directeur. La bonne tenue de l'éolien y est pour beaucoup, le vent ayant fourni 51 % de l'électricité locale en 2011. 

 La peur du black-out
Le directeur de RTE n'est pas tranquille pour autant. « Les apports de population peuvent laisser présager d'une demande toujours plus forte. En 2011, toute la production a bien fonctionné. Souhaitons que ce soit le cas en 2012 et que l'hiver ne soit pas trop froid », fait savoir Didier Bény. Avant la mise en service du parc éolien offshore de Saint-Brieuc et de la centrale à gaz de Landivisau, RTE craint en effet la chute de tension, qui plongerait toute la région dans le noir. « On a peur du black-out ». L'opérateur investit donc dans des transformateurs pour renforcer le réseau et maintenir la tension. Ce sera le cas à Domloup et près Combourg « afin de faire face au développement de l'agglomération rennaise ». 

 Situation normale en 2017
La satisfaction est venue en février quand la vague de froid a engendré un pic de consommation historique à 18 000 mégawatts dans l'ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Centre et Poitou-Charentes). Malgré tout, le réseau avait tenu. « En 2017, nous devrions avoir une situation comparable aux autres régions », avance Didier Bény. D'ici là, RTE croise les doigts.