Rennes : « On ne pourra pas accueillir tout le monde en même temps », reconnaît le président de l’université Rennes 2
UNIVERSITE Olivier David a présenté vendredi les modalités de la rentrée dans son université, où le début des cours sera repoussé de deux semaines
- Le président de l’université Rennes 2 a confirmé le report de deux semaines du début des cours en septembre.
- L’université souhaite mettre en place des activités pédagogiques pour accueillir les étudiants dans de bonnes conditions, notamment les nouveaux bacheliers.
- Des cours à distance seront proposés mais cela variera fortement d’une filière à l’autre.
Une année plus que chahutée. Déjà perturbée par des mouvements sociaux en début d’année, l’université Rennes 2 a dû fermer ses portes subitement au moment du confinement, obligeant les équipes pédagogiques à proposer leurs cours à distance pendant l'épidémie de coronavirus. A un mois et demi d’une rentrée qui s’annonce tout sauf simple, le président de l’université Olivier David évoquele report de deux semaines du début des cours et tout en se voulant rassurant pour les étudiants, notamment les tout jeunes bacheliers.
Vous avez décidé de reporter le début des cours de deux semaines. Pourquoi ?
Nous avons fait le choix d’une rentrée sur mesure. Nous ne pouvons pas gérer toutes les filières de la même façon. Nous avons fait le choix de porter un effort particulier sur les néo bacheliers. Ils ont déjà fini leur année scolaire dans des conditions délicates. Ils vont débarquer dans un environnement qu’ils ne connaissent pas. Nous souhaitons les accueillir en présentiel, dans des groupes plus restreints. Le mois de septembre sera consacré aux activités pédagogiques. Nous ne pouvons pas nous permettre d’accueillir 2.000 ou 3.000 étudiants le même jour comme nous le faisions auparavant. Nous souhaitons étaler la rentrée pour avoir des groupes plus petits.
Pourrez-vous assurer tous les cours en présentiel ?
Nous ne le savons pas encore. Tout dépend des contraintes sanitaires qu’on nous imposera. Les gens n’ont qu’une envie, c’est de revenir en présentiel à l’université. Mais on ne pourra pas accueillir tout le monde en même temps. Nous privilégierons le présentiel pour les premières années. Nous ne voulons pas non plus faire tout en distanciel, sauf en cas de reconfinement. J’ai demandé aux équipes pédagogiques de s’organiser. Le distanciel, ce n’est pas possible partout. En Staps, en musique ou en langue, ça peut être compliqué, voire impossible.
La capacité des amphithéâtres sera-t-elle affectée ?
Cela dépendra des contraintes. Si on nous demande un mètre de distance latérale, on sait le faire et on s’organisera. On pourra avoir des amphis avec 100 ou 150 étudiants. Mais si on nous demande un mètre autour de chaque élève, on divisera notre capacité par trois ou quatre. Dans les filières en tension comme en psycho, en Staps ou dans certaines filières artistiques, on aura du mal à faire face. La moitié de nos équipes privilégie le distanciel, l’autre moitié le présentiel. Cela devrait nous permettre de jongler avec les salles de la classe et les amphis.
Vous décalez le début des cours mais pas les dates d’examen. Comment est-ce possible ?
Nous ne souhaitons pas décaler toute l’année scolaire, notamment parce que l’incertitude est très forte. Au lieu de faire un semestre en douze semaines, nous le ferons en dix semaines. J’ai demandé aux équipes pédagogiques de fournir le même contenu aux étudiants.
Qu’en est-il des étudiants étrangers ?
Nous avons fait le choix de maintenir les mobilités en Europe et dans l’espace Shengen, tout en recommandant aux étudiants de reporter leur départ s’ils le peuvent. Nous pourrons accueillir des étudiants européens, à condition que les frontières soient ouvertes. Pour les échanges hors Europe, tout a été suspendu. Les étudiants internationaux qui sont déjà sur place pourront être accueillis.
Le taux élevé de réussite au bac a-t-il provoqué un afflux de candidats ?
Nous avons toujours des filières en tension mais nous n’avons pas plus de demandes que d’habitude à cette date. Nous tablons pour l’heure sur environ 21.000 étudiants. En Bretagne, le taux de réussite au bac a toujours été élevé. La différence est moins grande que dans certaines régions. Il y a aussi des filières où il nous reste des places comme en langues, en lettres ou en géographie. A Rennes, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.