Rennes: Comment la ville compte lutter contre la spéculation immobilière
URBANISME L’arrivée de la LGV a encore accru l’attractivité de la capitale bretonne...
- La municipalité rennaise vient d’adopter son nouveau plan local d’urbanisme.
- Elle autorisera les promoteurs à construire plus haut mais fixe des objectifs de logements sociaux.
- La ville veut éviter la spéculation immobilière qui ferait grimper les prix.
Les notaires se frottent les mains. En 2017, Rennes a connu une année record sur son marché de l’immobilier. Si la nouvelle témoigne du dynamisme du territoire, elle peut aussi faire craindre une flambée des prix. « Nous ne sommes pas dans une bulle spéculative », confiait récemment Gwendal Texier, vice-président de la chambre des notaires d’Ille-et-Vilaine.
A l’heure de réviser son plan local d’urbanisme, la ville a cependant jugé bon d’introduire quelques clauses censées protéger Rennes d’une explosion des prix, débattues en conseil municipal, réuni lundi soir. « L’urbanisme doit être tenu, maîtrisé », estime Sébastien Sémeril, adjoint chargé du dossier.
Pour « éviter la spéculation foncière », la municipalité a décidé d’étendre la zone « d’équilibre social » et de les augmenter de 60%. Dans ces parcelles, les promoteurs construisant plus de 15 logements se verront obligés de réserver une part au logement social. « Nous avons voulu protéger certains secteurs, comme les abords des futures stations de métro ou les terrains militaires qui restent à céder. Nous voulons garder le pouvoir réglementaire », précise Sébastien Sémeril.
Des chantiers plus diffus
Jusqu’ici, la ville avait réussi à garder la main sur les grands projets immobiliers en les encadrant dans des ZAC, ou zones d’aménagement concerté, comme à la Courrouze ou à Baud-Chardonnet. Longtemps plébiscité, ce système est beaucoup moins répandu aujourd’hui, les grandes friches urbaines se faisant rares. « Les chantiers seront plus diffus », poursuit l’adjoint à l’urbanisme. Et donc plus difficiles à «surveiller».
Forcée de répondre aux besoins de logement de ses nouveaux habitants sans empiéter sur les terres agricoles, la capitale bretonne ne cache pas qu’elle acceptera des constructions de plus grande hauteur. « Oui il y en aura. Mais uniquement sur les grands boulevards. Sur les artères secondaires, on limitera à trois ou quatre étages. On veut surtout de la diversité afin d’éviter l’effet corridor », justifie l’élu socialiste.
Neuvième ville la plus chère de France, Rennes affiche un prix médian de 2.410 euros du mètre carré pour les appartements anciens. Un chiffre en hausse de 3 % sur un an, bien loin du chiffre de 16 % constaté à Bordeaux. L’effet LGV n’a pas eu les mêmes effets partout… Pour l’instant.