Pacte électrique breton: La région très loin des objectifs affichés

ENERGIE La Bretagne ne produit que 14% de l’électricité qu’elle consomme…

Jérôme Gicquel
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Illustration d'un poste électrique de Belle Epine, à côté de Rennes.
Illustration d'un poste électrique de Belle Epine, à côté de Rennes. — C. Allain / APEI / 20 Minutes
  • La région Bretagne reste toujours dépendante d'un point de vue électrique.
  • Elle ne produit que 14% de l'électricité qu'elle consomme.
  • La part des énergies renouvelables progresse mais reste en deçà des objectifs fixés.

C’était le 14 décembre 2010. Michel Cadot, préfet de Bretagne de l’époque, et Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional, signaient en grande pompe le pacte électrique breton. Objectif affiché : réduire la dépendance énergétique de la région en augmentant considérablement sa production, notamment grâce aux énergies renouvelables.

Plus de six ans plus tard, la situation reste toujours fragile puisque la Bretagne n’a produit en 2016 que 14 % de l’électricité qu’elle a consommée, très loin de l’objectif de 34 % affiché au moment de la signature du pacte. « L’objectif sera effectivement dur à atteindre », souligne Carole Pitou-Agugo, déléguée de Réseau de transport d’électricité (RTE) dans l’Ouest. « Mais on était à seulement 8 % en 2010 », poursuit-elle.

Une consommation stable par rapport à 2015

Toujours très dépendante de l’énergie fournie par les régions voisines (Normandie et Pays de la Loire), la Bretagne a tout de même réussi l’an dernier à maîtriser sa consommation, autre enjeu du pacte électrique. « La consommation globale a augmenté de 2,3 % par rapport à 2015. Mais si l’on gomme l’aléa climatique, la consommation reste stable. Dans le même temps, la Bretagne a encore continué à gagner des habitants avec une croissance démographique très forte », précise Carole Pitou-Agugo.


Cette maîtrise de la consommation s’explique selon elle par « les efforts qui ont été engagés dans l’isolation des bâtiments » ainsi que par les équipements moins énergivores qui sont désormais en vente.

La part de l’éolien progresse dans la région

En 2010, la Bretagne avait également misé sur les énergies renouvelables en faisant le pari de porter à 3.600 Mégawatts la puissance de production issue des énergies vertes d’ici 2020. Là aussi, la région accuse un certain retard puisque la production n’atteignait que 2.585 Mégawatts à la fin 2016, dont 47 % issus de l’éolien. « La filière a continué de progresser en Bretagne avec une hausse de 6,8 % de la production », détaille la déléguée de RTE dans l’Ouest.

Une poussée de l’éolien qui pourrait toutefois être compromise à court terme avec l’annulation du schéma régional breton qui a été confirmée en appel le 18 avril dernier. « On constate effectivement une opposition croissante vis-à-vis de l’éolien terrestre », constate Carole Pitou-Agugo.


Région maritime par excellence, la Bretagne pourrait donc trouver son salut dans l’éolien offshore avec deux projets envisagés entre 2020 et 2022 au large de Groix et de Belle-Ile et dans la baie de Saint-Brieuc.