Rennes: Alaska, l’art de déjeuner au milieu d’une brocante
COMMERCE Pour boire un thé ou casser une croûte au milieu des bibelots…
L’endroit est atypique, unique même. Est-ce une brocante qui fait restaurant ? Ou bien un snack installé dans une brocante ? Difficile à dire. « C’est un peu des deux. Chaque activité apporte à l’autre », résume Jacques Bucquet, l’un des fondateurs d’Alaska Brocante et Snack, boutique concept ouverte depuis le 1er mars.
« Une brocante, ça peut être vide, poussiéreux »
Avec trois habitants de son quartier du Sacré-Cœur, il avait déjà organisé des brunchs brocantes, dans son garage. « On a vu ça à Barcelone, à Berlin. On aimait bien cette idée pour faire vivre le lieu », poursuit l’ancien photographe.
Un peu plus loin, son associé Benjamin Ledauphin discute le prix d’une assiette où est peint le pont de Saint-Nazaire. « Une brocante, ça peut être vide, poussiéreux. On avait envie d’y mettre de la vie, qu’il y ait du passage. La bouffe, c’est ce qu’il y a de mieux pour se rencontrer. En plus, les gens pourront repartir avec une vieille carte postale ou un porte-clés ». Le musicien, membre du groupe de rock Montgomery, rêve d’en faire « un lieu alternatif » où l’on puisse faire des découvertes artistiques.
Installés à deux pas du très populaire bar Le Hibou, les quatre compères ont profité d’un formidable coup de pouce inattendu. En achetant cet ancien garage Peugeot bâti en 1888, ils savaient qu’ils tenaient un lieu vintage chargé d’histoire propice à leur commerce. Mais ils n’imaginaient pas découvrir un sol en mosaïque signé de la famille Odorico sous le vieux carrelage blanc. « On se doutait qu’il y avait un joli plafond caché avec des moulures d’époque. Mais pour le sol, c’était la surprise », poursuit Benjamin. Cet ancien garage était peut-être le premier de la ville à vendre des automobiles aux familles fortunées à la fin du XIXe siècle.
Une odeur de chou
Le petit espace consacré à la restauration est dans le même jus. « C’est surtout du snack avec des potages de saison, des sandwiches, des gâteaux maison », précise Justine Ledauphin, qui pilote la partie bistrot. Venir déjeuner chez Alaska, c’est un peu comme pique-niquer au milieu d’un vide-greniers. Vous serez entouré de vieilles cartes postales, de vaisselle de grand-mère ou de meubles vintages à retaper. « Parfois, on cuit du chou et ça embaume toute la boutique. Ça nous plaît bien », conclut Jacques Bucquet.