VIDEO. Stade Rennais: Pourquoi Morgan Amalfitano est le sosie officiel de Jérôme Leroy

FOOTBALL L'ancien maestro rouge et noir a trouvé son successeur...

Jeremy Goujon
Morgan Amalfitano aux prises avec Valentin Eysseric, le 12 février 2017.
Morgan Amalfitano aux prises avec Valentin Eysseric, le 12 février 2017. — J.-F. Monier / AFP

Back to the future. Dimanche contre Nice, on a cru revoir Jérôme Leroy sous le maillot du Stade Rennais… sauf que c’était bel et bien Morgan Amalfitano. Ou quand l’ancien Lillois rappelle étrangement le King.

Parce qu’ils sont arrivés au même âge au SRFC. Leroy avait 32 ans, huit mois et douze jours quand il s’est officiellement engagé avec les Rouge et Noir, le 16 juillet 2007. Amalfitano, lui, avait 31 piges, dix mois et onze jours lorsqu’il a signé en Ille-et-Vilaine, le 31 janvier dernier. Bon OK, on a un peu triché, alors passons aux choses sérieuses.

Parce qu’ils marquent les mêmes buts. L’analogie est bluffante. En ouvrant le score d’un somptueux piqué face aux Aiglons, le chéri de Christian Gourcuff a imité à la perfection son aîné, auteur d’un geste identique le 23 mars 2008 contre Lens. L’action globale ressemble d’ailleurs furieusement à celle d’il y a neuf saisons, entre un jeu se déroulant sur la droite, l’appel du futur buteur, la transmission parfaite du passeur prochainement décisif (Stéphane Mbia d’un côté, Giovanni Sio de l’autre), et donc, cette conclusion soyeuse. Un jour sans fin.


Parce qu’ils ont le même état d’esprit. « Il faut être fou pour donner la gestion d’un club à un fou comme moi, non ? », a récemment déclaré Jérôme Leroy, devenu directeur sportif de Châteauroux (National), dans L’Équipe. On n’imaginait effectivement pas telle reconversion pour le sanguin Nordiste. Mais là où beaucoup évoquent un sale caractère, certains préfèrent parler de droiture. Un trait de personnalité partagé avec le Sudiste Romain Amalfitano, selon Jean-Michel Badiane.


« S’ils ont bien une qualité commune, c’est l’intégrité, affirme auprès de 20 Minutes le consultant SFR Sport (33 ans), ex-coéquipier de Leroy au PSG et d’Amalfitano à Sedan. Les deux n’ont pas peur de dire ce qu’ils pensent. Qu’on soit d’accord ou pas, on sait toujours où on en est avec eux. Moi, j’ai toujours préféré des mecs comme ça - Nicolas Anelka est pareil, par exemple. Il n’y a pas un jour où j’ai pu imaginer être victime d’un coup tordu de leur part. Ce n’était pas le cas pour tous… »

Parce qu’ils ont la même classe sur un terrain. Encensé à longueur de journée par Gourcuff senior, encore élogieux lundi, Amalfitano affiche un profil footballistique similaire à celui de Leroy : recherche perpétuelle du mouvement et du partenaire, maîtrise de l’espace et qualité technique au-dessus de la moyenne.

« Je ne connaissais pas Morgan quand je suis arrivé à Sedan [en 2006], et dès les premiers entraînements, je lui disais : "Tu me rappelles Jérôme Leroy", révèle Badiane. Il trouvait la comparaison très flatteuse, mais je lui faisais : "Mais si, c’est vrai !" Eux ne sont jamais dans le dribble pour le dribble. J’ai apprécié jouer avec les deux, car ils représentaient à chaque fois une solution de relance pour le défenseur que j’étais. Sur le bon contrôle, la bonne passe, dans le bon tempo, ils ont, toutes proportions gardées, le QI football d'Andrés Iniesta ou Toni Kroos. »

Parce qu’ils sont éternels (ou peuvent l’être). Si Jérôme Leroy a pu évoluer au plus haut niveau français (du moins la Ligue 2) au-delà de son 40e anniversaire, c’est qu’il devait avoir un sens aigu du détail. Comme par hasard, Morgan Amalfitano accorde également la plus grande attention à son corps. « Physiquement ? Aucun problème. Morgan, c’est hygiène de vie, préparation, aucun souci à ce niveau-là », avait ainsi assuré Christian Gourcuff au moment de présenter sa recrue.

« Au tennis, il y a ce côté staff personnel qui répond aux besoins du joueur, parce qu’on n’a pas toujours le temps dans un vestiaire. Morgan était dans cette approche : il avait un kiné, un diététicien, un ostéopathe, etc. pour faciliter la récupération, enfonce Jean-Michel Badiane. Comme il a été, de plus, épargné par les blessures, il n’y a pas de raison qu’il ne puisse pas durer. Je lui souhaite en tout cas de pouvoir enchaîner les saisons, et, surtout, les saisons à un très bon niveau. »