Stade Rennais: «Par moments, j’ai fait les mauvais choix», reconnaît Raïs M'Bolhi

INTERVIEW Le nouveau gardien des Rouge et Noir a pas mal bourlingué avant d'atterrir en Ille-et-Vilaine...

Propos recueillis par Jeremy Goujon
Raïs M'Bolhi avec Christian Gourcuff, lors de sa présentation officielle à la Piverdière, le 30 janvier 2017.
Raïs M'Bolhi avec Christian Gourcuff, lors de sa présentation officielle à la Piverdière, le 30 janvier 2017. — Stade Rennais FC

Nouvelle doublure de Benoît Costil au Stade Rennais, le gardien Raïs M’Bolhi s’est exprimé pour la première fois en rouge et noir, lundi.


L’international algérien (30 ans), successeur de Paul Nardi et « renfort de choix pour le SRFC », dixit son ancien sélectionneur (et désormais entraîneur) Christian Gourcuff, va devoir patienter au moins deux semaines avant d’apparaître sur les feuilles de match de Ligue 1, en raison d’une blessure contractée durant la Coupe d’Afrique des nations.

Que s’est-il passé exactement à la CAN ?

Je me suis légèrement blessé juste avant, pendant la préparation. Je me suis fait mal à l’entraînement, tout simplement [le joueur souffre d’une petite lésion au niveau du ligament latéral interne du genou]. Du coup, je n’ai disputé qu’un match [2-2 contre le Zimbabwe, le 15 janvier], parce que je ne pouvais vraiment pas continuer.

Pourquoi avoir choisi le Stade Rennais ?

Pour moi, dès que j’ai eu le coup de fil du coach, c’était très clair et très simple. J’étais dans une situation compliquée en Turquie [il n’a pas disputé le moindre match avec Antalyaspor au cours de la première partie de saison]. Il y avait pas mal de paramètres qui entraient en compte, on ne savait pas trop qui faisait les choix, qui jouait, qui ne jouait pas… Dans ces conditions, ce n’était pas facile de pouvoir s’entraîner convenablement, surtout en prévision de la CAN. À un moment donné, il fallait donc prendre une décision, et dès que le coach a fait appel à moi, je n’ai pas réfléchi.

Vous qui êtes Parisien de naissance, comment passe-t-on du RC Paris à l’OM, vos deux clubs formateurs ?

Bonne question (sourire)… Ça fait partie de mon parcours atypique. On est venu me regarder jouer dans les catégories de jeunes à Paris [entre 1995 et 2002], ils se sont dits : « Pourquoi pas ? », et moi, j’ai foncé. Quand on est jeune et que Marseille vient vous chercher, on ne réfléchit pas deux fois.

Après des derniers mois difficiles en Turquie, venir à Rennes est une manière pour vous de rebondir ?

Je ne vois pas ça comme un rebond. Comme l’a dit le coach, c’est plus une chance de revenir dans un cadre où je sais que je vais pouvoir travailler correctement. J’avais vraiment besoin de stabilité, car dans tous les clubs où je suis passé, ce n’était pas « n’importe quoi » non plus… mais l’environnement n’était pas stable pour moi.

Comment expliquez-vous cette accumulation de clubs pas toujours structurés ?

Par moments, j’ai fait les mauvais choix ; à d’autres, ce n’était pas forcément de ma faute. Quand on veut jouer au foot, il faut parfois aller dans des pays où on ne s’y attend pas vraiment. Je n’ai pas hésité à aller au bout du monde pour vivre de ma passion [M’Bolhi a notamment évolué au Japon et aux États-Unis]. Aujourd’hui, le plus important, c’est que je sois à Rennes. Je vais pouvoir progresser dans un environnement stable.


On vous connaît surtout à travers vos performances avec l’équipe d’Algérie. Que représente cette sélection à vos yeux ?

Ça représente tout. On ne va pas se mentir : l’Algérie m’a tout donné, alors que ça n’allait pas forcément bien pour moi en club. Si je suis Rennais aujourd’hui, c’est grâce au coach, mais l’Algérie y est aussi pour beaucoup.