Le privé grappille des élèves au public en Bretagne

EDUCATION La rentrée 2017 sera marquée par une poussée des effectifs dans les collèges et lycées privés de la région…

Jérôme Gicquel
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Illustration d'un collège, ici Clotilde Vautier, à Rennes.
Illustration d'un collège, ici Clotilde Vautier, à Rennes. — C. Allain / 20 Minutes

Traditionnellement très implanté en Bretagne où il accueille un peu plus de 40 % des élèves, voire même 50 % dans le Morbihan, l’enseignement privé continue de gagner du terrain. A la rentrée de septembre, les écoles et établissements catholiques devraient ainsi connaître un afflux croissant d’élèves, et ce au détriment du public. « A chaque rentrée, les flux s’équilibrent entre le privé et le public avec un solde qui est généralement nul », précise Thierry Terret, recteur de l’académie de Rennes.

Une tendance qui ne se reproduira pas en septembre puisque les collèges et les lycées privés vont gagner 1.991 élèves, contre 1.437 pour le public. Dans le premier degré, la baisse des effectifs sera également moins prononcée dans le privé (-863 élèves) que dans le public (-2450 élèves).

Les prévisions d'effectifs pour la rentrée 2017 en Bretagne.
Les prévisions d'effectifs pour la rentrée 2017 en Bretagne. - Académie de Rennes

La FSU avait fait part de ses inquiétudes

« Nous ne sommes pas plus inquiets que cela pour l’instant. Il s’agit d’un phénomène conjoncturel et non d’un mouvement de fond. Cette tendance n’est d’ailleurs pas spécifique à la Bretagne et se retrouve un peu partout en France », minimise le recteur d’académie. Pour la FSU, cette progression du privé au détriment du public interroge tout de même. Dans une étude publiée il y a quelques mois, le syndicat dénonçait ainsi « la situation de monopole de l’enseignement privé dans certaines communes » où l’on ne trouve aucune école publique.

Pour expliquer « la fuite » des élèves vers le privé, Thierry Terret avance quant à lui la question de la réforme du collège, qui a engendré beaucoup de crispation dans le public et des grèves à répétition. « Peut-être que la réforme est passée plus facilement dans le privé », s’interroge Thierry Terret, sans avancer d’autres explications.