Bretagne: Hénaff ou la saga d’un pâté centenaire
ECONOMIE Le pâté Hénaff, qui a vu le jour en 1915 dans le Finistère, est aujourd’hui le plus consommé en France…
«Un pâté qui refuse de s’encroûter». Vaillant centenaire, le pâté Hénaff a le sens de la formule. La célèbre petite boîte bleue ne s’est d’ailleurs jamais aussi bien portée. En 2014, 35 millions de boîtes ont été vendues un peu partout dans le monde, faisant de la marque le leader incontesté sur le marché des pâtés en France.
Un succès qui trouve ses origines à Pouldreuzic, petite bourgade du Finistère, située dans la baie d’Audierne. C’est ici que Jean Hénaff commercialise en 1915 ses premières boîtes de pâté pur porc sous la marque «Le Préféré», remplacée par «Pâté de porc Hénaff» en 1917. Si le look des boîtes a évolué au fil des années, la recette est quant à elle restée la même depuis 100 ans. «On utilise toute la viande de porc dans le pâté Hénaff. C’est ensuite un savant mélange d’épices, de sel et de poivre que l’on garde secret», sourit Loïc Hénaff, arrière petit-fils de Jean Hénaff, qui préside désormais l’entreprise familiale.
Un produit consommé partout dans le monde
C’est d’ailleurs cette fidélité à la recette traditionnelle qui explique selon lui le succès du pâté. «Nous avons toujours été constants dans son mode de fabrication. C’est ensuite une somme de 1.001 détails qui expliquent la qualité du produit et son caractère authentique», souligne le dirigeant d’entreprise, qui emploie 227 salariés sur son site de Pouldreuzic.
Inscrit dans le patrimoine génétique des Bretons, le pâté Hénaff bénéficie d’une très grande communauté de fans, avec même un Club des Amoureux qui a vu le jour en 2006. Ce monument de la gastronomie bretonne a aussi ses inconditionnels dans le reste de la France, mais aussi dans des contrées plus lointaines. «On en vend aux Etats-Unis, au Chili, à Singapour ou en Australie. Par contre on est totalement absent sur le marché européen car il y une forte concurrence sur la viande de porc et chaque pays a ses habitudes alimentaires, même pour le pâté», précise Loïc Hénaff.
Une marque qui s'est diversifiée au fil des années
Vendu par boîtes de 78 grammes à 1 kilo, le pâté Hénaff a aussi fait des petits avec le lancement ces dernières années de nouvelles recettes à base d’oignons et de lardons ou de terrines de gibiers. L’entreprise, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 49,4 millions d’euros, en hausse de 8,7% par rapport à 2013, investit également de nouveaux marchés.
C’est le cas dans le frais avec le lancement en 1995 de saucisses Hénaff, devenue depuis la deuxième marque nationale sur ce marché. En 2014, Hénaff s’est également vu confier la gestion et la commercialisation de la marque américaine de saucisses Johnsonville sur le marché français. «Le pâté Hénaff reste et restera bien sûr notre produit phare. Mais cette diversification doit permettre de poursuivre notre développement», assure Loïc Hénaff.