Rennes: Une exposition sur le cochon débute à l'Ecomusée
CULTURE L’Ecomusée du Pays de Rennes s’intéresse à l’histoire particulière qui lie le cochon à la région et à son poids dans l’économie bretonne...
Tout est bon dans le cochon. Et ce ne sont sûrement pas les Bretons qui vont dire le contraire. Avec plus de quatre porcs pour un habitant, la Bretagne est en effet la région la plus cochonne de France et pèse pour près de 56% de la production nationale. Pour témoigner de ce lien si particulier qui unit les Bretons aux cochons, l’écomusée du Pays de Rennes accueille jusqu’au 30 août 2015 l’exposition «Le cochon, une histoire bretonne».
L'expo sur le Cochon ouvre demain à l'Ecomusée de @metropolerennes http://t.co/SyIUmLBsNO pic.twitter.com/0nBJ40jpp9
— Centre Culinaire (@3CCulinaire) November 27, 2014
«L’idée est d’explorer le cochon sous tous les angles, de la partie zoologique jusqu’aux thématiques de société. On n’est pas dans la nostalgie du monde rural, on veut susciter de la réflexion chez le public», souligne Jean-Luc Maillard, directeur de l’écomusée. Le cochon a d'ailleurs toujours trouvé sa place dans les fermes bretonnes.
«Chaque famille avait son cochon et la tuerie était un moment fort de la vie paysanne», raconte Annie Marderos, commissaire de l’exposition.
Une filière touchée par la crise
Dans les années 1970, un tournant intervient avec l’instauration d’un nouveau modèle agricole. «Adieu cochon familial, bonjour élevage intensif», résume ainsi l’un des panneaux de l’exposition.
Pour «nourrir les hommes», la production de porcs est multipliée par deux à cette période. Il en sera de même dans les années 80 et 90 avant un léger tassement dans les années 2000, marquées par un recul de la consommation et une concurrence étrangère accrue. Touchée de plein fouet ces derniers mois par la crise de l’agroalimentaire, qui a débouché notamment sur la liquidation judiciaire de l’abattoir Gad, la filière porcine n’est demeure pas moins un poids lourd de l’économie bretonne avec près de 35.000 emplois directs et indirects.
Balayant tous les enjeux économiques, sociétaux et gastronomiques liés au cochon, l’exposition n’en oublie pas pour autant les questions qui fâchent, comme le problème des nitrates qui polluent les cours d’eau. «Mais le but n’est pas de stigmatiser les producteurs. Au contraire cette exposition doit servir d’outil de dialogue entre les visiteurs et les éleveurs», assure Annie Marderos.