Les pavillons se raréfient à rennes

Camille Allain
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La première image que l'on a de Rennes lorsque l'on arrive de l'extérieur, ce sont souvent les dizaines de grues qui dominent la ville. Les chantiers pullulent, surtout pour construire de nouveaux logements. « Au lieu de s'étaler, on monte en hauteur », commente Frédéric Bourcier, adjoint à l'urbanisme. Malheureusement, ce sont parfois de jolies petites maisons qui en font les frais, ce que déplore l'association des Amis du Patrimoine. « Nous ne sommes pas contre les démolitions, car c'est nécessaire pour la ville. Mais qu'ils regardent où ils mettent les pieds avant », s'exclame Michel Coignard, président de l'association. Le bénévole cite pêle-mêle un joli pavillon de la rue de Paris, ou l'ancien pavillon de la Duchesse Anne à l'angle de la rue d'Antrain…  « On n'a aucune volonté de faire la guerre aux pavillons. La démolition, nous l'envisageons comme un moyen de rénover et d'embellir », répond Frédéric Bourcier. « Et ce que l'on produit aujourd'hui, c'est le patrimoine de demain », ajoute l'élu socialiste.



« La rue a perdu son âme »



En 2012, 88 permis de démolir ont été signés, « dont très peu de maisons », indique la municipalité. N'empêche, certains quartiers ont perdu leurs pavillons. L'un des chantiers les plus emblématiques reste sans doute la rue de l'Alma, où de nombreuses maisons ont disparu au profit de futurs bâtiments d'habitat collectif. « Ils veulent construire un immeuble de sept étages dans mon jardin ! », s'emporte Michel Revault, l'un des cinq propriétaires de l'îlot dont la maison soit encore debout. « La rue de l'Alma a perdu son âme. Je suis natif de Rennes et je ne reconnais plus ma ville », regrette le propriétaire en colère. « On compte un peu moins de 120 000 logements à Rennes et le plan local de l'habitat nous impose d'en construire 1 000 nouveaux chaque année. En 25 ans, on se retrouve à modifier 15 % de la ville. C'est normal qu'elle bouge. C'est nécessaire », conclut Frédéric Bourcier.