Présidence de l'UMP: Forces et faiblesses des candidats
POLITIQUE «20 Minutes» analyse ce qui pourrait faire gagner ou perdre les prétendants au scrutin interne de novembre prochain...
A quinze jours de la date limite du dépôt de candidatures pour la présidence de l’UMP, plusieurs prétendants sont officiellement déclarés, d’autres laissent planer le doute, sachant que les 7.924 parrainages requis ne sont pas encore atteints pour tout le monde. En attendant le 18 septembre, 20 Minutes fait le point avec Stéphane Rozès, président de la société de conseil CAP, sur les forces et les faiblesses des différents candidats officiels ou non.
Jean-François Copé
Forces: Chantre d’une droite «décomplexée», il se considère comme l’héritier direct de Nicolas Sarkozy et on ne peut lui retirer cela. Contrairement à François Fillon, son principal rival, l'actuel secrétaire général de l’UMP clame sa fidélité totale à l'ancien président. «Son énergie, son courage, sa ténacité» sont aussi ses forces, selon Luc Chatel, son principal soutien de poids avec Jean-Pierre Raffarin ou encore Rachida Dati.
Faiblesses: S’il a la majorité des cadres avec lui, il dispose d’une «mauvaise image», estime Stéphane Rozès. «C’est plus un homme de tactique que de stratégie, mais ça ne doit pas l’affecter plus que cela», précise le politologue.
François Fillon
Forces: Durant cinq ans, l’ex-Premier ministre s’est constitué une stature et dispose d’«une bonne image auprès du peuple de droite», selon Stéphane Rozès. Il se pose en rassembleur, voire en sauveur de la France, dans une posture gaullienne assumée. Plus modéré que Jean-François Copé, il plane dans les sondages (62% de souhaits de victoire contre 21% pour son rival).
Faiblesses: Son entourage (Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Eric Ciotti) est moins solide que celui de Jean-François Copé et les candidatures de Nathalie Kosciusko-Morizet et de Bruno Le Maire, plutôt proches de sa ligne, pourraient lui coûter des voix. «Mais il pourra les récupérer dans l’entre-deux-tours si ces deux candidats choisissent le fond plutôt que la tactique en ralliant Jean-François Copé», estime Stéphane Rozès qui s’interroge aussi sur «la ténacité de François Fillon à mener une bataille» comme ces primaires le proposent.
Nathalie Kosciusko-Morizet
Forces: L’ancienne ministre de l’Ecologie, qui veut incarner une «troisième voie» entre François Fillon et Jean-François Copé, a pour elle «son parcours gouvernemental sans faute, sa jeunesse et son ouverture», selon Stéphane Rozès.
Faiblesses: NKM «parle moins aux catégories populaires», juge le politologue. De plus, sa liberté de parole et ses conséquences lors de la dernière campagne présidentielle ont été diversement appréciées au sein de l’UMP.
Bruno Le Maire
Forces: On dit de l’ancien ministre de l’Agriculture qu’il est un travailleur brillant, un nouveau Alain Juppé. Comme NKM, «son expérience gouvernementale est un sans-faute, c’est un marathonien à la pensée très structurée», souligne Stéphane Rozès. Lui aussi est dans l’esprit de la «troisième voie» et l’idée de «renouvellement politique». Et il pourrait même obtenir le soutien de Dominique de Villepin dont il fut le directeur de cabinet.
Faiblesses: Il le sait, il a «un retard important de notorité» et un faible réseau de soutiens parmi les parlementaires. «Rien que pour la pêche aux parrainages, c’est compliqué», estime Stéphane Rozès.
Henri Guaino
Forces: Jean-François Copé ne pourra pas lui voler que c’était bien lui, la plume de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, Henri Guaino «souhaite passer du statut de conseiller de l’ombre à celui d’homme politique existant de lui-même», souligne Stéphane Rozès qui loue son «courant idéologique propre», notamment sur les questions européennes sur lesquelles il se présente en souverainiste.
Faiblesses: Il a certes un capital symbolique à utiliser, mais il lui sera malgré tout difficile de sortir de l’ombre, d’autant plus qu’il joue globalement sur la même ligne que François Fillon et Bruno Le Maire.
Christian Estrosi
Forces: Le maire de Nice a pour lui son bon bilan à la tête de sa ville et dispose du réseau local qui va avec. Il s’est particulièrement mis en avant en accueillant la première réunion des Amis de Nicolas Sarkozy dont il est le secrétaire général.
Faiblesses: Selon Stéphane Rozès, Christian Estrosi n’essaye guère que d’exister au travers de cette association.
Xavier Bertrand
Forces: L’ancien ministre du Travail pourrait apporter un peu de social au débat, juge Stéphane Rozès.
Faiblesses: Comme Christian Estrosi, sa candidature n’est que tactique, afin d’évaluer son capital sympathie, selon le politologue. «Si on ne se présente pas à ces primaires, on ne pèse pas, alors ils réfléchissent à l’arbitrage coût/opportunité, avec l’espoir d’être un faiseur de voix au second tour», explique Stéphane Rozès.