Circulaire Guéant: universités et grandes écoles veulent une large refonte
Les présidents d'universités et de grandes écoles ont demandé, dans une lettre adressée mardi au gouvernement et dont l'AFP a eu copie, une large refonte du nouveau texte sur l'emploi des étudiants étrangers, proposé la semaine dernière pour corriger la circulaire Guéant du 31 mai 2011.
Tout en "prenant acte des évolutions positives que comporte ce document", les trois conférences des grandes écoles (CGE), des présidents d'université (CPU) et des directeurs d'écoles d'ingénieurs (Cdefi) prônent une pleine application de la loi et un rôle accru des employeurs et des chefs d'établissements d'enseignement supérieur.
"Il nous semble que la circulaire devrait insister davantage sur le fait que l'article L311-11 (du code de l'entrée et du séjour des étrangers) permet la délivrance du titre de séjour pour première expérience professionnelle à tous les diplômés étrangers disposant d'un contrat ou d'une promesse d'embauche en adéquation avec leur formation", écrivent-ils.
Car cet article est "encore trop peu connu et utilisé par les diplômés, les employeurs, les responsables d'établissements d'enseignement supérieur, voire les services de l'Etat", comme le leur avait déjà "rappelé le Premier ministre" François Fillon dans un courrier du 22 novembre, ajoutent-ils.
Ils veulent aussi que ce titre de séjour puisse être accordé aux "nombreux étudiants auxquels sont faites des propositions d'embauche avant même l'obtention de leur diplôme".
Ensuite, ils proposent que les étudiants puissent présenter dans les préfectures "une attestation établie conjointement par le directeur ou le président de l'établissement d'enseignement supérieur et le chef d'entreprise, certifiant que les conditions posées par l'article L311-11 sont respectées, notamment en ce qui concerne l'adéquation du diplôme et de l'emploi prévu".
"Il nous semble enfin indispensable que les services des préfectures réexaminent systématiquement les demandes déposées depuis le 1er juin 2011, sans dépôt supplémentaire de dossier de la part des intéressés", notamment car "certains sont sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français et n'oseront pas se présenter à nouveau en préfecture".
Les présidents, Christian Lerminiaux (Cdefi), Pierre Tapie (CGE) et Louis Vogel (CPU), escomptent "le retour rapide à une situation ordinaire", d'autant que "l'image d'attractivité de notre pays souffre d'une détérioration".
Les étudiants, que les conférences ont consultés, avaient craint dès la semaine dernière que le nouveau texte entraîne du "cas par cas" et non un règlement global des problèmes posés par la circulaire Guéant.