Hollande: mon projet éducatif est "responsable", le bilan de Sarkozy "particulièrement lourd"

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François Hollande, candidat du PS à la présidentielle, a assuré que son projet en matière d'éducation était "responsable", et dénoncé chez Nicolas Sarkozy un "bilan particulièrement lourd" et un projet correspondant à un modèle "à l'anglo-saxonne". AFP PHOTO KENZO TRIBOUILLARD
François Hollande, candidat du PS à la présidentielle, a assuré que son projet en matière d'éducation était "responsable", et dénoncé chez Nicolas Sarkozy un "bilan particulièrement lourd" et un projet correspondant à un modèle "à l'anglo-saxonne". AFP PHOTO KENZO TRIBOUILLARD — Kenzo Tribouillard afp.com

François Hollande, candidat du PS à la présidentielle, a assuré que son projet en matière d'éducation était "responsable", et dénoncé chez Nicolas Sarkozy un "bilan particulièrement lourd" et un projet correspondant à un modèle "à l'anglo-saxonne".

M. Hollande était invité par la presse, en marge d'un déplacement à Caen dans un Centre de formation des apprentis (CFA), à réagir aux propos du chef de l'Etat qui a jugé, lors de ses voeux jeudi devant le monde de l'Education, que recréer des postes était "irresponsable".

"Il y a un beau débat qui s'ouvre sur l'Education nationale dans notre pays", a déclaré M. Hollande.

"Certains veulent dépenser moins, ils formeront moins, et nous perdrons des parts de compétition dans l'économe mondiale et nous aurons un chômage plus élevé", a-t-il poursuivi. C'est "vouloir l'école à l'anglo-saxonne", "un modèle libéral (...) hiérarchisé autour du chef d'établissement et où il y aura moins d'enseignants".

"Et puis il y a le projet que je porte, qui est responsable, parce qu'il ne s'agit pas d'augmenter le budget national. Il s'agit de redéployer et de mettre des moyens supplémentaires en personnels dans l'Education nationale pour réparer ce qui a été détruit depuis 5 ans", a-t-il fait valoir.

"Ce que je propose, c'est que l'Education ait davantage de professeurs, de surveillants, de personnels d'accueil, d'encadrement, d'infirmières, de médecins scolaires", a rappelé le candidat, qui avait annoncé pendant la primaire sa volonté de recréer sur 5 ans 60.000 postes dans ce secteur.

Ce système "lutte contre l'échec scolaire", "élève le niveau de la qualification" et "ne laisse aucun enfant sortir du système" selon lui.

Le député de Corrèze a jugé que dans l'Education, le bilan du président sortant était "particulièrement lourd".

"Avoir supprimé 70.000 postes, avoir découragé le personnel qui se dévoue, avoir aussi supprimé la formation initiale des enseignants et avoir laissé l'échec scolaire progresser (...), avoir laissé la violence s'installer dans certains établissements, avoir négligé l'enseignement professionnel (...). Nous n'avons pas là un bilan qui justifie un projet qui puisse donner confiance".

Interrogé sur les propos de Nicolas Sarkozy en faveur d'un aménagement du "collège unique", M. Hollande a fait remarquer: "ce débat existe depuis (la création du) collège unique et Nicolas Sarkozy n'avait pas eu de mots suffisamment durs à son endroit en 2007. Qu'a-t-il fait" depuis ?

"Moi je suis toujours pour qu'il y ait un collège qui accueille les élèves. Qu'il y ait --c'est déjà le cas-- au sein du collège, une diversité des parcours, chacun le comprend, mais que soit ouverte la possibilité de professionnaliser dès 14 ans, non!".

Enfin sur la revalorisation du métier d'enseignant, "Nicolas Sarkozy dit qu'il veut les payer davantage. Aujourd'hui je constate (...) que les enseignants, sauf les plus jeunes n'ont pas été revalorisés", a-t-il dit.