Le Maire: "nous sommes en guerre contres les marchés" financiers

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Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a affirmé dimanche "nous sommes en guerre contre les marchés" financiers, appelant chacun à "choisir son camp" et fustigeant les propos du candidat socialiste François Hollande, qu'il accuse de faire "le jeu de la spéculation".
Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a affirmé dimanche "nous sommes en guerre contre les marchés" financiers, appelant chacun à "choisir son camp" et fustigeant les propos du candidat socialiste François Hollande, qu'il accuse de faire "le jeu de la spéculation". — Lionel Bonaventure afp.com

Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a affirmé dimanche "nous sommes en guerre contre les marchés" financiers, appelant chacun à "choisir son camp" et fustigeant les propos du candidat socialiste François Hollande, qu'il accuse de faire "le jeu de la spéculation".

"Nous sommes en guerre contre les marchés dont certains ont décidé que l'euro serait fini dans quelques semaines", a lancé le ministre de l'Agriculture invité du "grand rendez-vous" Europe 1-i-Télé- Le Parisien.

Or, "dans une guerre, il faut choisir son camp", a fait valoir le ministre.

"Soit on est au côté de ceux qui se battent matin, midi et soir pour rétablir les finances publiques et faire en sorte que la France conserve son triple A (...) soit on fait le jeu de la spéculation, on est défaitiste, on fait comme François Hollande", a déclaré M. Le Maire.

Le candidat PS à la présidentielle, a dit vendredi avoir "constaté que les marchés ont déjà anticipé" une dégradation de la note française, en commentant l'envoi par erreur jeudi soir d'un avis d'abaissement de la note française par l'agence Standard and Poor's.

"Nous payons nos emprunts d'Etat avec un taux d'intérêt supérieur aux Allemands. D'une certaine façon, c'est comme si nous étions déjà dégradés", a ajouté M. Hollande.

Depuis qu'elle est notée par au moins une agence de notation, c'est-à-dire 1975, la France a toujours bénéficié de la meilleure note possible, "AAA", qui lui permet d'emprunter sur les marchés à des taux bas par comparaison avec la plupart des Etats.

Pour M. Le Maire, "ce n'est pas le triple A qui compte, c'est le coût de remboursement de notre dette. Si nous perdons le triple A, le coût du remboursement de notre dette explose, la charge financière pour les Français explose."

Revenant sur l'erreur de Standard and Poor's, M. Le Maire a estimé que "la légèreté de Standard and Poor's est tout à fait scandaleuse".

"Quand on a la responsabilité d'une agence de notation, que ce soit Standard and Poor's ou n'importe quelle agence de notation, on ne divulgue pas des informations infondées de manière aussi légère", a-t-il dit.

Selon lui, une "responsabilité forte, cela veut dire que lorsque ce genre d'information est divulguée, on va rechercher les responsabilités et on en tire les conséquences".

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé jeudi soir avoir ouvert une enquête sur ces faits.

Le commissaire européen aux services financiers Michel Barnier a également invité l'ESMA, l'autorité européenne de surveillance des agences de notation, à "tirer les conséquences" de cet incident.