Hollande: la non-candidature de Borloo doit "faire réfléchir la gauche"

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François Hollande, candidat à la primaire PS, a souligné lundi sur France Info que la décision de Jean-Louis Borloo de ne pas se présenter en 2012 montre que "la candidature unique de la droite est aujourd'hui plutôt en marche, ce qui doit faire réfléchir la gauche".

Comme on lui demandait si le renoncement du président du Parti radical était "un beau cadeau pour Nicolas Sarkozy", il a répondu qu'"on peut le regarder effectivement ainsi".

"Peut-être y a-t-il eu des pressions politiques venues de l'Elysée", a-t-il suggéré. En tous cas, "la conséquence c'est que la candidature unique de la droite est aujourd'hui plutôt en marche, ce qui doit faire réfléchir la gauche".

"Il y a une candidature écologiste, je la respecte, il y a une candidature du Front de gauche, elle est connue, et puis il y a une candidature socialiste, sans oublier les candidats trotskistes, mais enfin quand même il faut que nous prenions en compte que le 1er tour est décisif dans une élection présidentielle", a-t-il souligné.

"Si je suis choisi les 9 et 16 octobre (lors de la primaire PS, ndlr), je ferai une campagne pour être au plus haut au 1er tour parce que je sais que ce sera le niveau du candidat PS au 1er tour qui induira la victoire au second", a assuré le député de Corrèze, mettant en garde contre le risque d'un nouveau 21 avril.

Soulignant que la présidente du Front national Marine Le Pen "est à 18-19%" dans certains sondages, il a rappelé que "son propre père était à 17% le 21 avril 2002", ce qui "lui a permis de se qualifier" pour le deuxième tour de la présidentielle, le candidat PS Lionel Jospin étant éliminé.

"La menace de l'extrême droite au second tour n'est pas virtuelle, elle est réelle", a-t-il averti.

A propos de la décision de Jean-Louis Borloo de jeter l'éponge, il a affirmé : "Ce qui me frappe toujours dans un moment comme celui-là, où un homme ou une femme annonce une non candidature, c'est la part des considérations personnelles. Je pense qu'elles sont plus grandes que la logique politique".

"Pour être candidat à l'élection présidentielle, il faut en avoir eu l'envie, la conviction, la préparation, l'engagement. Ca ne peut pas être une fluctuation, une méditation", a aussi estimé M. Hollande. "Ce n'est pas une candidature banale, ça doit être une démarche qui a été pensée depuis longtemps".

Selon lui, "il n'y avait sûrement pas chez Jean-Louis Borloo cette détermination, cet engagement et cette volonté".