Affaire DSK: Benjamin Brafman prédit que son client «sera relaxé»

JUSTICE Le célèbre avocats de Dominique Strauss-Kahn s'est confié dans un portrait réalisé pour la chaine française M6...

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Dominique Strauss-Kahn (à droite) avec son avocat (à gauche) Benjamin Brafman, au tribunal de Manhattan le 16 mai 2011 à New York.
Dominique Strauss-Kahn (à droite) avec son avocat (à gauche) Benjamin Brafman, au tribunal de Manhattan le 16 mai 2011 à New York. — E. Dunand, Pool/AP Photo

Benjamin Brafman, un des avocats de Dominique Strauss-Kahn, accusé de  crimes sexuels à New York, se dit confiant dans les chances de son  client de gagner cette affaire et prédit qu'«il sera relaxé», dans un  portrait réalisé pour la chaine française M6. Ce sujet de vingt minutes  intitulé «Benjamin Brafman, avocat des stars, star des avocats» doit  être diffusé dimanche dans l'émission 66 minutes à 17h15.

«Je  ne veux pas rentrer pour l'instant dans le détail de cette affaire mais  je suis confiant, je ne pense pas du tout que M. Strauss-Kahn soit  coupable des faits qu'on lui reproche, et je peux vous prédire qu'il  sera relaxé», conclut-il. L'ancien patron du Fonds monétaire  international (FMI), accusé d'agression sexuelle et tentative de viol  par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel, doit comparaître lundi et  dire s'il plaide coupable ou non-coupable.

Méthodes de travail

Me  Brafman, qui refuse les interviews depuis qu'a éclaté l'affaire DSK, a  accepté celle-ci «parce qu'elle s'attachait plus à faire un portrait de  lui qu'à le faire parler de ce dernier cas», a précisé à l'AFP Etienne  Truchot, un des deux journalistes qui l'ont rencontré. Dans le sujet, on peut voir des gens qui ont côtoyé Me Brafman parler de ses méthodes de travail, marquées par son éducation religieuse et son esprit de contradiction.

Ainsi  Les Levine, un détective privé qui a travaillé avec lui pendant de  nombreuses années - mais pas cette fois-ci - raconte-t-il comment sa  tâche consiste à «fouiller les poubelles» pour permettre à l'avocat de  montrer aux jurés que le témoin principal - en l'espèce la victime  présumée - «n'est pas fiable».

Ben Brafman, qui a 62 ans, «est  particulièrement bon quand il s'agit de harceler le procureur», se  souvient Walter Mack, ancien procureur qui a dû l'affronter dans les  années 80, lors de procès contre la mafia des Colombo et Gambino, où  l'avocat a forgé sa réputation. «Tous les matins pendant une demi-heure à  l'audience il me disait que j'avais mal fait mon travail, il me  déstabilisait», souligne Walter Mack. En 2001, lors de l'acquittement du  rappeur Puff Daddy - aujourd'hui P.Diddy -, accusé d'avoir ouvert le  feu devant plus de 100 témoins, on peut entendre dans des images  d'archives Benjamin Brafman dire «moi je remercie Dieu».

Regard acéré

«Mon  objectif c'est de reprendre les faits», dit simplement l'avocat, qui  rappelle qu'il suffit que l'un des jurés ait un doute, et l'accusé sort  libre du tribunal. Ben Brafman a aussi un regard acéré. Dans un autre  cas, la libération d'un ancien roi de la nuit, Peter Gatien, inculpé de  complicité de trafic de drogue pour avoir laissé des dealers distribuer  de l'ecstasy dans ses discothèques, Me Brafman a été le seul à voir que  deux témoins, supposés ne jamais se voir, comparaissaient portant le  même costume.

Interviewé à Toronto, Peter Gatien se souvient.  «Quand vous êtes-vous vus pour la dernière fois?» demanda-t-il au second  témoin. «Il y a très longtemps», répondit celui ci. «Comment se fait-il  alors que vous portiez le costume qu'il avait hier?», rétorqua alors  Brafman, avant de se tourner vers le jury et de dire: «Laisseriez vous  les clefs de votre maison à un menteur?» «Il avait gagné, et j'étais  libre», poursuit Peter Gatien.

«Dès qu'il déniche le mensonge,  il s'engouffre dans la brèche», se souvient James Cohen, professeur de  droit à l'université Fordham et spécialiste des contre-interrogatoires.  «Il parle peu de son client, il attaque surtout les témoins»,  explique-t-il. «Je l'ai déjà vu cuisiner la partie adverse, je peux  imaginer les questions qu'il pourrait poser à la femme de chambre»,  précise le juriste. Benjamin Brafman avait déjà indiqué au quotidien israélien Haaretz au  tout début de l'affaire qu'il était confiant dans l'issue d'un éventuel  procès, qui se tiendra si l'ancien patron du FMI plaide non-coupable à  l'audience de lundi.