Vacances en Tunisie: La gauche exige le départ de MAM

RÉACTIONS e son côté, la majorité, à l'exception de Dominique de Villepin, fait toujours bloc derrière la ministre...

Avec Reuters
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Le chef de file des députés socialistes Jean-Marc Ayrault a souhaité que le candidat PS à la présidentielle soit désigné d'ici l'été prochain, estimant que le parti "ne peut pas attendre la fin 2011 pour avoir un candidat", dans un entretien au Talk-Orange-Le Figaro.
Le chef de file des députés socialistes Jean-Marc Ayrault a souhaité que le candidat PS à la présidentielle soit désigné d'ici l'été prochain, estimant que le parti "ne peut pas attendre la fin 2011 pour avoir un candidat", dans un entretien au Talk-Orange-Le Figaro. — Miguel Medina AFP

Des membres du Parti socialiste ont  demandé ce dimanche à Nicolas Sarkozy de congédier Michèle Alliot-Marie,  qui peine à s'extirper de la polémique sur ses vacances tunisiennes et  l'attitude de la diplomatie française lors de la révolte contre Zine Ben  Ali. Le président de la République, qui n'a pas soutenu publiquement sa  ministre depuis le début de l'affaire, s'exprimera jeudi sur TF1 lors  d'une émission spéciale.

La gauche a plusieurs reproches à faire à la chef de la diplomatie  française: les largesses dont elle a profité, ses vacances en Tunisie  alors qu'un mouvement social rare était en cours, sa proposition d'une  aide française pour le maintien de l'ordre et son agrément à l'envoi de  grenades lacrymogènes à Tunis, donné deux jours avant la fuite du  président. «Ce n'est pas tant les vacances tunisiennes de Mme  Alliot-Marie qui me heurtent que la vacance de la diplomatie française  depuis maintenant un mois» a dit le député socialiste François Hollande  sur i-Télé.

«Le seul responsable c'est Nicolas Sarkozy»

«Le seul responsable de cette situation, du maintien de Mme  Alliot-Marie (...) c'est Nicolas Sarkozy (...) Ou il défend, maintient  et conserve Michèle Alliot-Marie, comme il l'a fait avec d'autres et il  en portera lui-même la responsabilité dans l'élection présidentielle de  2012, ou bien il prend des décisions et il y a des choix à faire au  niveau de l'équipe gouvernementale.»

Il a demandé que le chef de l'Etat «soit cohérent pour une fois». «Il  avait vanté la République irréprochable, la République n'est pas  irréprochable. Si des décisions ne sont pas prises, nous sommes dans la  République irresponsable», a-t-il dit. Invité à dire quelles décisions  il demandait, François Hollande a répondu: «Au président de la  République de prendre conscience de la gravité de cette image qui est  renvoyée de la France.»

Premier au sein du Parti socialiste à avoir réclamé la démission de  la ministre, Jean-Marc Ayrault a renoncé à ce qu'elle le fasse  d'elle-même. «Je ne m'adresse plus à elle, je m'adresse à M. Sarkozy: si vous  voulez donner un peu de confiance aux Francais dans les institutions de  la République, vous devriez changer votre ministre des Affaires  étrangères, c'est bien le moins», a dit sur France Info le chef de file  des députés socialistes.

La majorité fait bloc

De son côté, la majorité, à l'exception de Dominique de Villepin, fait toujours  bloc derrière la ministre, qui n'avait jamais été confrontée à si vive  polémique. «Michèle Alliot-Marie a dit ce qu'elle avait à dire (...) Je  voudrais lui apporter mon soutien sans réserve», a dit Christine Lagarde  sur France 5. Interrogée sur le fait de savoir si sa collègue pouvait rester en  poste, la ministre de l'Economie a répondu: «Je l'espère très  vivement», avant de renvoyer à François Fillon.

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a jugé ce cas «insignifiant mais en même temps terriblement révélateur». «Nous ne pouvons pas manquer de penser que l'impunité dont s'entoure  les politiques est inacceptable», a-t-il dit sur Europe 1. Un ancien ministre, lui-même au coeur d'une polémique sur de  présumés conflits d'intérêts, n'a pas voulu soutenir la ministre de peur  de l'enfoncer : «Je serai le dernier à soutenir Michèle Alliot-Marie  parce que mon soutien, probablement, la desservirait et je ne veux pas  la desservir», a dit Eric Woerth sur LCP.