Frédéric Mitterrand exprime ses «regrets» aux Tunisiens

POLITIQUE Pour sa complaisance envers le régime du président déchu Ben Ali...

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Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, critiqué ces derniers jours, ainsi que d'autres responsables français, pour sa complaisance envers le régime du président tunisien déchu Ben Ali, a présenté ses «regrets», dans une lettre publiée dimanche par un hebdomadaire tunisien.

«Les Tunisiens savent que je travaille au service de la Tunisie, et notamment dans le domaine culturel, depuis trente ans. Comme beaucoup d'autres, je l'ai fait en essayant de privilégier le dialogue avec les autorités et souvent en allant jusqu'aux limites de ce qui était acceptable», a écrit le ministre français, neveu de l'ancien président François Mitterrand.

«Je regrette profondément»

«Alors que le peuple tunisien est parvenu par ses seules forces à se débarrasser de la chape de plomb qui pesait sur lui, je regrette profondément que mon attitude et les expressions qu'il m'est arrivé d'utiliser aient pu offenser des gens que j'ai toujours voulus aider et que j'admire et que j'aime», a-t-il ajouté dans cette lettre publiée par l'hebdomadaire Réalités sous le titre «lettre de Frédéric Mitterrand au peuple tunisien».

«Puissent ceux qui me connaissent bien et savent ce que j'ai accompli réellement me comprendre et accepter mes regrets», a-t-il ajouté, assurant partager «totalement l'enthousiasme pour l'avènement de la liberté et l'espoir en la démocratie» en Tunisie.

La nationalité tunisienne obtenue dans les années 90

La «révolution du jasmin» a renversé le 14 janvier, après un mois de soulèvement populaire, le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, qui régnait d'une main de fer sur la Tunisie depuis 23 ans. Frédéric Mitterrand avait reconnu jeudi avoir obtenu la nationalité tunisienne dans les années 90, après l'organisation d'une année de la Tunisie en France, une série de manifestations culturelles.

«Il se trouve que, sans doute peut-être, le régime a essayé de me récupérer en me donnant la nationalité, mais je n'ai pas fait de compromis, aucun», avait assuré Frédéric Mitterrand sur la radio France Inter.

Frédéric Mitterrand a été vivement critiqué pour avoir jugé le 9 janvier «tout à fait exagérée» l'opinion selon laquelle le pays serait une «dictature univoque» en réponse à une question sur la répression, déjà en cours, des manifestations.