Révolte en Tunisie: Le gouvernement monte au créneau pour défendre Michèle Alliot-Marie

POLITIQUE La ministre des Affaires étrangères avait été critiquée de toutes parts après avoir proposé une aide de la France pour former les forces de l'ordre en Tunisie...

Corentin Chauvel avec Reuters
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J.DEMARTHON / AFP

La pression ne s’est pas relâchée ce mardi sur Michèle  Alliot-Marie qui a dû s’expliquer devant la commission des Affaires étrangères  de l'Assemblée nationale après avoir proposé une aide de la France pour former  les forces de l'ordre en Tunisie.  Dénonçant une «interprétation malveillante» de ses propos, la ministre des  Affaires étrangères a été soutenue corps et âme par sa famille politique.  

Soutien unanime de  la droite

Devant l’assemblée nationale, le Premier  ministre, François Fillon, est venu à sa rescousse, réitérant «toute (sa)  confiance» à Michèle Alliot-Marie et fustigeant «l'exploitation peu honnête» par  la gauche des propos controversés de sa ministre il y a quelques jours.  «L'histoire avance plus vite que la diplomatie», a déclaré François Fillon,  citant comme exemple la chute de l'URSS, pour justifier la position mesurée de  la France. Le Premier ministre a alors évoqué les prises de position officielles  de la gauche pour l'ex-président Ben Ali (Jospin en 1997, DSK en 2008), avant  d'estimer que ces critiques n'étaient «pas à la hauteur du défi que le peuple  tunisien doit relever».

Dans la même veine, et toujours avec les mêmes arguments  («on ne pouvait pas savoir que Ben Ali serait renversé aussi rapidement», «la  gauche aussi a fréquenté Ben Ali»), le chef de file des députés UMP, Christian  Jacob, celui du Nouveau Centre, François Sauvadet, ainsi que les ministres de la  Défense, Alain Juppé, et des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, sont venus  ajouter leur pierre à l’édifice protégeant Michèle  Alliot-Marie.

«Je suis scandalisée que certains aient  voulu déformer mes propos»

Tout de même, la ministre des Affaires étrangères a  reconnu devant la commission des Affaires étrangères que la France avait été  prise de court par la rapidité des événements dans son ancien protectorat, où le  président Ben Ali a été chassé vendredi du pouvoir par la rue. Mais ses  détracteurs n’auraient pas vu juste selon Michèle Alliot-Marie. «Je suis  scandalisée par le fait que certains aient voulu déformer mes propos, qu'on les  ait coupés, sortis de leur contexte pour vouloir leur faire dire, à des fins  purement polémiques, le contraire de ce que je voulais dire, et notamment le  contraire de ma sensibilité aux souffrances du peuple tunisien», s'est-elle  emportée. 

«Il est évidemment inenvisageable que la  France prête un concours direct aux forces de l'ordre d'un autre pays. C'est  contraire à notre légalité, à toute légitimité», a-t-elle ajouté. Cette  proposition a conduit Martine Aubry à parler ce mardi d'une «hallucinante  déclaration» et à estimer que la ministre devait en tirer les conséquences en  démissionnant. Le socialiste Pierre Moscovici et l'écologiste Cécile Duflot ont  également réclamé le même sort pour la ministre.