Arnaud Montebourg: «Il s'agit de rentrer en discussion avec les Français»

PARTI SOCIALISTE L'ancien porte-parole de Ségolène Royal est officiellement candidat aux primaires. Entretien...

Propos recueillis par Matthieu Goar
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Arnaud Montebourg a officialisé sa candidature aux primaires socialistes le 20 novembre 2010 à Frangy-en-Bresse.
Arnaud Montebourg a officialisé sa candidature aux primaires socialistes le 20 novembre 2010 à Frangy-en-Bresse. — FAYOLLE PASCAL/SIPA

Ce week-end, dans son fief de Frangy-en-Bresse, Arnaud Montebourg a officialisé sa candidature aux primaires socialistes de 2011. L’ancien porte-parole de Ségolène Royale explique à 20minutes quelques-unes de ses idées pour 2012.

Etes-vous candidat aux primaires pour les gagner ou peser sur le futur programme du PS?

Je suis candidat à la victoire, parce que mes propositions sont innovantes. Les primaires ouvertes et populaires sont une rencontre. Il s’agit de dépasser le PS et d’aller au-delà de tous les partis pour rentrer en discussion avec les Français. En 2012, nous allons passer à autre chose, refermer la parenthèse Sarkozy et c’est pourquoi il faut commencer à réfléchir à l’après.

Dans votre livre-programme et sur votre site, desidées et des rèves, vous défendez l’idée d’un capitalisme coopératif. 

Le capitalisme financier a soumis à une dictature de la finance tout le système productif, les actionnaires sont les fermiers généraux des temps modernes. Il faut renverser cette domination et organiser une sorte d’alliance des producteurs et des travailleurs. L’exemple du capitalisme coopératif est formidable puisque les salariés sont copropriétaires de leur outil de travail. Quand ils vont travailler, ils vont travailler pour eux. Ils sont capitalistes et travailleurs. Ma proposition est de mettre en place un fonds souverain coopératif pour racheter les entreprises que l’on est en train de perdre puisqu’elles délocalisent. C’est aussi du patriotisme économique.

Comment convaincre le patronat?

Les patrons et les  employés sont d’accord entre eux pour résister au management financier dans la plupart des entreprises. La plupart des patrons ne sont plus propriétaires, ils sont devenus des cadres exploités.

Vous vous inquiétez beaucoup de la dette, quelles sont vos idées pour résoudre le problème si vous êtes élu?

La dette est l’ennemi de la politique car quand on passe sont temps à la rembourser, on ne fait plus de projet. Il faut aller chercher l’argent dans les paradis fiscaux car ce sont eux qui sont responsables de la crise. S’il y a des impôts à relever, je le ferais dans le domaine de la finance. Pour le reste, je propose que nous soyons tolérant en matière d’inflation. Lorsque vous laissez filer l’inflation à 3%, vous diminuez la dette de 26%.

Si vous êtes élu en 2012, mettrez-vous fin à la Ve République?

Nous pouvons ouvrir une nouvelle ère démocratique et irrésistible dans notre pays en organisant une nouvelle manière de prendre des décisions dans notre pays. Si je suis élu, j’organiserais un référendum afin de restructurer tous les pouvoirs.