Christine Boutin: retraite ou mission, il va falloir choisir

POLEMIQUE Bernard Accoyer et Eric Woerth lui demandent de renoncer au cumul de ses deux revenus...

C. F. avec agence
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A.JOCARD / AFP

 Après Eric Woerth, Bernard Accoyer. Le président (UMP) de l'Assemblée nationale a indiqué ce jeudi avoir téléphoné à Christine Boutin pour lui conseiller de renoncer d'elle-même à sa retraite d'ex-députée pendant la durée de sa mission pour l'Elysée.

En plein débat sur les retraites et sur un déficit public jugé excessif, l'affaire Boutin embarrasse en effet le gouvernement. Le ministre du Travail Eric Woerth a ainsi annoncé sur Europe 1 ce jeudi qu'il allait demander à l'ex-ministre du Logement de renoncer au cumul de sa retraite de parlementaire et de sa rémunération dans le cadre de la mission sur la mondialisation qui lui a été confiée.

17.500 euros au total

La présidente du Parti chrétien-démocrate est sous les feux des projecteurs après les révélations de l'hebdomadaire Le Canard enchaîné sur son salaire de 9.500 euros nets par mois perçu pour cette fameuse mission.

Dans Le Parisien, Christine Boutin précise ce jeudi qu'elle touche une retraite de parlementaire d'environ 6.000 euros à laquelle s'ajoute 2.000 euros en tant que conseillère générale des Yvelines, soit un revenu mensuel total de 17.500 euros

«C'est aujourd'hui légal, nous pouvons le rendre illégal»

«Je vais demander à Christine Boutin de prendre en compte cette polémique qui ne doit pas durer, pour renoncer à la partie qui dépasse les 9.500 euros, c'est-à-dire de renoncer au cumul entre sa pension de retraite et la rémunération qu'elle a avec sa mission», a expliqué Eric Woerth.

Le ministre réfléchit aussi à «rendre non cumulable la retraite de parlementaire et une rémunération publique, liée à une fonction publique. Ça c'est aujourd'hui légal, nous pouvons le rendre illégal, et nous pouvons l'empêcher». Le ministre a précisé qu'il devait rencontrer dans la journée le président de l'Assemblée et le président du Sénat, pour reparler de la retraite des parlementaires, et qu'ils «discuteraient de tout ça».

La majorité, qui a soutenu dans un premier temps Christine Boutin, commence ainsi à se désolidariser.  Yves Jégo, ancien ministre du gouvernement Fillon, a par exemple estimé que Christine Boutin devait mesurer «bien le mal que ce genre de choses fait à la vie politique en général et qu'elle en tire des conclusions». «Moi, je ne peux reprendre que ce qu'elle dit: "Oui, c'est choquant". Ça participe à ouvrir les portes à une forme de démagogie qui laisse penser que les élus ne font cela que pour leur intérêt personnel, qu'il n'y a que l'argent qui n'est que le but de la politique. Cela donne une mauvaise image de ce que nous faisons», a déclaré sur Europe 1 le vice-président du Parti radical, mouvement associé à l'UMP.