Christine Boutin: gros salaire pour «mission très importante»

POLITIQUE Elle doit faire des propositions pour la présidence française du prochain G20...

Avec agence
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A.JOCARD / AFP

Tout travail mérite salaire. Alors Christine Boutin perçoit 9.500 euros mensuels depuis le mois d’avril pour une mission sur la mondialisation confiée par l'Elysée, révèle Le Canard enchaîné ce mercredi, chiffre que l'ex-ministre a confirmé à l'AFP, parlant de «mission très importante».

Voiture avec chauffeur, bureaux et secrétariat particulier

L'hebdomadaire publie un document du ministère du Travail daté du 28 avril et indiquant que Christine Boutin est employée en «qualité de chargée de mission» depuis le 1er avril, avec une «rémunération mensuelle» de 9.500 euros nets.

Le Canard enchaîné ajoute que la présidente du Parti Chrétien-Démocrate (PCD, allié à l'UMP), débarquée du gouvernement en juin 2009, s'est vu mettre à disposition une «voiture avec chauffeur», des «bureaux dans le XVe arrondissement de Paris» et un «secrétariat particulier».

«Des rendez-vous au plus haut niveau»

«Ce n'est pas une mission bidon, c'est une mission très importante, avec des rendez-vous au plus haut niveau», a justifié Christine Boutin, précisant qu'elle avait pour objectif de faire des propositions pour la présidence française du G20 (novembre 2010-novembre 2011). L'Elysée avait confié en décembre 2009 cette mission sur «les conséquences sociales de la mondialisation» à l'ancienne ministre.

Dans l'entourage de Christine Boutin, on a en outre expliqué que le salaire correspondait à un «niveau statutaire dans la grille de la fonction publique», en vertu d'un décret d'application de la loi de finances rectificative du 6 août 2002.

«Je ne me suis pas fait acheter par le président Sarkozy»

Selon cette source, la rémunération «a été fixée par le secrétariat général du gouvernement sur la base de ces textes» et «correspond au seul traitement de base, donc à l’exclusion notamment de l’indemnité de fonction». La rémunération «s’apparente à celle d’un directeur d’administration, d’un conseiller maître à la Cour des comptes ou d’un conseiller d’Etat», a ajouté l’ex-ministre dans un communiqué.

La présidente du PCD a également démenti l'idée «que laisse entendre le Canard enchaîné que d'une certaine façon, je me suis fait acheter par le président Sarkozy». L'ancienne ministre du Logement (2007-2009) avait en effet indiqué début mai, lors d'une conférence de presse au siège de l'UMP, qu'elle n'excluait pas de se présenter à la présidentielle de 2012 si ses «idées» n'étaient pas prises en compte dans la majorité. Déjà candidate en 2002, elle avait recueilli 1,19% des voix.

«Je pense que quand on est retraité parlementaire, on n'a pas besoin  d'avoir des missions supplémentaires», a commenté pour sa part le socialiste François Hollande sur RTL.