Colère des agriculteurs : Ça sera « tolérance zéro » en cas de « blocage durable », prévient Retailleau
manifestations•Alors que les agriculteurs s’apprêtent à manifester un peu partout en France dès ce dimanche, le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau prévient que le mot d’ordre est « tolérance zéro » en cas de « blocage durable » des routes20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a prévenu ce dimanche : Il y aura une « tolérance zéro » en cas de « blocage durable » des routes.
- Bruno Retailleau a distingué la mobilisation des agriculteurs de celle des cheminots, affirmant que ces derniers « prennent régulièrement en otage les Français qui travaillent », alors que les agriculteurs « n’arrivent plus à vivre du fruit de leur travail ».
- Les agriculteurs continuent de dénoncer la bureaucratie, la faiblesse de leurs revenus malgré les aides, et rejettent l’accord de libre-échange UE-Mercosur que le gouvernement cherche à bloquer.
Il a posé ses limites après les avoir annoncées aux syndicats. Alors que les agriculteurs vont manifester cette semaine un peu partout en France, soit moins d’un an après un mouvement inédit de colère dans les campagnes qui avait abouti en janvier dernier à des blocages de sections d’autoroutes dans le pays, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a prévenu, ce dimanche : Il y aura une « tolérance zéro » en cas de « blocage durable » des routes.
Un avertissement déjà adressé récemment à des responsables syndicaux agricoles, avec qui il s’est entretenu pour « avoir un dialogue et pour leur dire aussi les limites », a-t-il déclaré sur le plateau du Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.
Trois limites à ne pas dépasser
Et ça ne rigole pas du côté de Beauvau. Si le droit de manifester est garanti par la Constitution, le ministre a évoqué « trois limites. Pas d’atteintes aux biens, pas d’atteintes aux personnes, et pas d’enkystement, pas de blocage durable parce que sinon ce sera tolérance zéro », a-t-il expliqué sur le plateau de nos confrères, ajoutant qu’il n’hésitera pas « à mobiliser » les forces de l’ordre pour rétablir la circulation.
A une question de journaliste qui lui demandait s’il serait « plus ferme » que son prédécesseur ne l’avait été un an plus tôt, quand il avait été « toléré » que des agriculteurs déposent du lisier devant les préfectures ou les aspergent de fumier, Bruno Retailleau a répondu : « Je n’ai pas parlé de fumier, je n’ai pas parlé d’action symbolique dès lors qu’il n’y a pas de dégradation de bien, d’atteinte à la personne ou de blocage, évidemment ». Le ministre de l’Intérieur a précisé qu’il a engagé le « dialogue » avec les organisations syndicales, « justement pour pouvoir éviter les dérapages ».
Les cheminots dans le viseur
Le ministre a par ailleurs distingué la mobilisation des agriculteurs de celle annoncée par les cheminots pour la fin de l’année. « Les cheminots, une partie - pas tous –, prennent régulièrement en otage les Français qui travaillent », a-t-il affirmé. « Entre des agriculteurs qui n’arrivent plus à vivre du fruit de leur travail et des syndicats de cheminots qui veulent prendre en otage les Français, il y a deux poids deux mesures », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, les agriculteurs dénoncent toujours la bureaucratie et la faiblesse de leurs revenus, estimant qu’en dépit d’aides d’urgence et d’annonces du gouvernement, le compte n’y est pas. Ils rejettent également en bloc l’accord de libre-échange entre l’UE et des pays latino-américains du Mercosur, comme le gouvernement qui leur assure utiliser « tous les moyens » pour le bloquer.