AMF : Sur fond de hausse des violences contre les élus, le congrès des maires s’ouvre ce mardi
ELUS LOCAUX Du 21 au 22 novembre, le 105e congrès de l’Association des maires de France aura pour thème : « Communes attaquées, République menacée »
Ce mardi va s’ouvrir le traditionnel congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France. Ils seront réunis jusqu’au 23 novembre à Paris, sur fond de hausse des violences et de sentiment de « fatigue républicaine », là où le gouvernement préfère mettre en avant le travail accompli pour améliorer leur quotidien.
Emmanuel Macron, qui devait initialement se rendre au salon mercredi, a dû annuler sa venue en raison d’un sommet du G20 en visioconférence. Il recevra dans la soirée un millier de maires à l’Elysée. Dans Le Parisien, le président de l’AMF et maire LR de Cannes David Lisnard a toutefois rappelé dimanche qu’il s’agissait du « congrès des maires, pas de l’Elysée ». Une quinzaine de ministres ainsi que la Première ministre sont néanmoins attendus.
Des agressions attendues en hausse de 15 % en 2023
« Communes attaquées, République menacée » : le thème du 105e congrès de l’Association des maires de France (AMF) résonne avec la série d’agressions qui ont marqué l’année 2023, de l’incendie criminel au domicile du maire de Saint-Brevin à l’attaque à la voiture-bélier qui a visé celui du maire de L’Haÿ-les-Roses lors des émeutes. Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15 % en 2023 après une hausse de 32 % l’an dernier.
Sans établir de lien direct de cause à effet, une enquête Cevipof publiée dimanche et à laquelle près de 8.000 maires ont répondu alerte sur un nombre « exceptionnellement élevé » de démissions d’élus depuis 2020, signe d’un sentiment d'« empêchement » et d'« impuissance » des élus.
Outre les relations de plus en plus tendues avec leurs administrés, les maires se plaignent d’une recentralisation rampante de la part de l’Etat et d’une surabondance de normes qui complexifie l’action locale. Mais du côté de l’exécutif, le sentiment du travail accompli domine. « Le gouvernement n’a détourné le regard d’aucun des sujets compliqués », assure le cabinet de la ministre des Collectivités territoriales Dominique Faure.
Un bras de fer financier avec l’Etat
Contre les violences, le gouvernement met ainsi en avant son « plan de lutte » lancé en juillet, avec ses 3.400 référents « atteintes aux élus », ainsi que la proposition de loi sénatoriale qui aligne les sanctions pénales en cas d’attaque d’un élu sur celles relatives aux faits visant les dépositaires de l’autorité publique.
Sur le plan financier, l’AMF ne cesse d’alerter sur les baisses de dotation et l’absence de compensation à « l’euro près » des recettes perdues. Interrogée lundi par plusieurs médias, Dominique Faure a au contraire estimé que le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 était « très bon pour les collectivités ». « On remet 220 millions en plus des 320 millions » de dotation globale de fonctionnement, des augmentations « inédites » depuis treize ans, même si « cela ne couvre pas l’inflation », a-t-elle jugé. L’AMF évalue, elle, à 7 milliards d’euros la perte « de pouvoir d’agir » des maires dans le prochain PLF.