Affaire Joël Guerriau : Le président du Sénat lui demande de « se mettre en retrait »
Lâché par Larcher Gérard Larcher, le président du Sénat, considère que le sénateur Horizons mis en examen pour avoir administré une drogue à la députée Sandrine Josso doit « prendre ses responsabilités »
« Il revient désormais à M. Joël Guerriau de prendre ses responsabilités, le temps que la justice et les services de police puissent éclaircir les faits. » Le président du Sénat Gérard Larcher ne tourne pas autour du pot. Il a demandé lundi au sénateur Joël Guerriau de « se mettre en retrait de toutes ses activités liées à son mandat », après la mise en examen du parlementaire soupçonné d’avoir drogué la députée Sandrine Josso en vue de l’agresser sexuellement.
Gérard Larcher, qui souligne « l’extrême gravité des faits reprochés au sénateur et [le] principe de dignité qui s’attache à l’exercice du mandat parlementaire », invite plus particulièrement invité Joël Guerriau « à démissionner de ses fonctions de secrétaire au Bureau du Sénat et de vice-président de la commission des affaires étrangères ».
Elu de Loire-Atlantique, Joël Guerriau, 66 ans, a été mis en examen vendredi soir, soupçonné d’avoir drogué dans la nuit de mardi à mercredi à son insu Sandrine Josso (48 ans), députée MoDem du même département, en vue de l’agresser sexuellement, accusations démenties par son avocat.
Déjà des sanctions politiques
Des prélèvements ont révélé la présence dans l’organisme de la victime d’ecstasy, drogue également retrouvée lors d’une perquisition au domicile de son agresseur présumé. Celui-ci a donc également été mis en examen pour « usage et détention de stupéfiants », et placé sous contrôle judiciaire avec notamment l’interdiction de se rendre au domicile de la députée.
En parallèle, les sanctions politiques sont rapidement tombées contre Joël Guerriau, suspendu tour à tour par son parti politique Horizons, puis par son groupe parlementaire, qui ont tous deux ouvert des procédures disciplinaires pouvant aboutir à son exclusion.
La présidente du groupe communiste au Sénat Cécile Cukierman a approuvé la demande de Gérard Larcher. « Pour que l’enquête se déroule sereinement, par respect pour la plaignante et par respect pour l’institution, la mise en retrait est de mise. C’est la moindre des choses, sans préjuger des résultats de l’enquête », a-t-elle déclaré.