Sénat : Gérard Larcher en passe d’obtenir ce lundi un cinquième mandat comme président de la chambre haute

AU PLATEAU Candidat du groupe LR, la première force politique du Sénat, Gérard Larcher a aussi le soutien de l’Union centriste, autre pilier de la majorité sénatoriale

20 Minutes avec AFP
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Gérard Larcher, dans son fauteuil de président du Sénat, à Paris le 2 mars 2023.
Gérard Larcher, dans son fauteuil de président du Sénat, à Paris le 2 mars 2023. — ISA HARSIN

Le nom du troisième personnage de l’Etat ne devrait pas changer ce lundi. Le président de la chambre haute Gérard Larcher attend sa réélection aux commandes du Sénat pour un cinquième mandat de trois ans à ce poste, une formalité pour ce ténor de la droite, soutenu par le centre et apprécié au-delà.

A 74 ans, le sénateur des Yvelines n’a pas d’inquiétude à avoir quant au scrutin secret organisé peu après 15 heures dans l’hémicycle, huit jours après les élections sénatoriales. Il va rempiler au « plateau », siège du président de la Haute Assemblée qu’il a occupé de 2008 à 2011 et depuis 2014.

Acclamation et soutien unanime de son camp

Désigné candidat mercredi par acclamation par son groupe parlementaire (Les Républicains), de loin la première force politique du Sénat, il a aussi reçu la semaine passée le soutien unanime de l’Union centriste, autre pilier de la majorité sénatoriale. Cela assure à l’ancien maire de Rambouillet une confortable majorité lors du vote qui l’opposera à Patrick Kanner, Guillaume Gontard et Cécile Cukiermann, chefs de file respectifs des groupes socialiste, écologiste et communiste.

D’autres groupes minoritaires, comme le RDSE (essentiellement des radicaux) ou le groupe des Indépendants, à la sensibilité proche du parti Horizons d’Edouard Philippe, ne présentent d’ailleurs pas de candidat face au taulier du Sénat.

En 2020, Gérard Larcher avait été reconduit très largement, avec 231 voix sur 348, et les rapports de force n’ont pas changé depuis, même si la droite a connu une légère érosion lors des sénatoriales du 24 septembre, avec une douzaine de sièges perdus selon les dernières estimations. Tout juste réélu dans les Yvelines pour un sixième mandat de sénateur - en raflant quatre des six sièges du département sur sa liste –, la personnalité de Gérard Larcher rassemble au-delà de sa famille politique. « On le combat comme on doit le combattre, mais ça n’empêche aucunement ses qualités individuelles », estimait ainsi récemment Patrick Kanner.

Un rôle renforcé par les divisions à l’Assemblée

L’absence de majorité du camp présidentiel à l’Assemblée nationale depuis 2022 n’a fait que renforcer le rôle de Gérard Larcher, sur lequel l’exécutif tente régulièrement de s’appuyer pour obtenir des compromis sur des textes de loi.

Dans son projet adressé à ses collègues sénateurs, le patriarche de la chambre haute entend « mieux légiférer, moins légiférer » au cours de son nouveau mandat, proposant une « véritable cure d’austérité normative ».

Défenseur féroce de la France des territoires, il pointe également dans ses priorités la nécessité de « renforcer la présence des sénateurs dans les territoires », quitte à diminuer le temps passé en séance au Palais du Luxembourg lors de certaines semaines dites « de contrôle ». Dans ce projet, il promet aussi qu’il « reviendra à la charge auprès du gouvernement » pour le faire revenir sur la loi de non-cumul des mandats de 2014.