Hongrie : Entre dirigeants d’extrême droite, Marine Le Pen et Viktor Orban affichent leur unité
nationalisme Avec les élections européennes en ligne de mire, les responsables politiques européens d’extrême droite entendent « donner une réponse forte à Bruxelles »
La cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen a été reçue ce mercredi à Budapest par le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, affichant leur unité à neuf mois des élections européennes.
Les deux responsables, apparus tout sourire devant les drapeaux de leur pays, « ont fait un point sur la situation de la droite qui monte en puissance en Europe, en particulier dans l’optique du scrutin du Parlement européen » en juin 2024, a écrit sur X le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs. Ils ont appelé à « donner ensemble une réponse forte aux ambitions impérialistes de Bruxelles, à ses politiques économiques peu judicieuses et à ses initiatives pro migrants ».
La finaliste des deux dernières présidentielles françaises, qui avait été reçue en grande pompe en octobre 2021 à Budapest, aime s’afficher aux côtés du Premier ministre hongrois, défenseur des valeurs « illibérales » en Europe. Elle avait pu bénéficier du prêt d’une banque hongroise, de l’ordre de plus de 10 millions d’euros, pour sa campagne présidentielle de 2022.
Sur les routes de l’Europe populiste
Son déplacement, qui n’a pas été annoncé, intervient peu de temps après un séjour en Italie, où elle a tenu mi-septembre un grand meeting avec le dirigeant d’extrême droite Matteo Salvini. La bonne forme des populistes européens - au pouvoir en Italie, Hongrie, Pologne ou Finlande et en forte progression en Autriche ou en Espagne - laisse entrevoir un contingent massif d’eurodéputés « nationalistes » dans l’hémicycle de Strasbourg.
Mais le parti de Marine Le Pen voit ses alliances s’étioler : le groupe parlementaire Identité et démocratie (ID), dans lequel siègent les eurodéputés français du RN, se trouve en effet fragilisé et verrait d’un bon œil un rapprochement avec le parti Fidesz d’Orban. Les partisans du dirigeant hongrois avaient quitté en 2021 le groupe de droite PPE, majoritaire dans l’hémicycle, sans toutefois rejoindre une autre faction, mais en siégeant parmi les non-inscrits.