Rassemblement national : Les surprenants arguments de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires

Europe « Libération » a eu accès à deux interrogatoires de Marine Le Pen dans l’affaire des « assistants parlementaires européens ». La présidente du RN se défend parfois de manière surprenante

J.-L.D.
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Marine Le Pen a des lignes de défense parfois peu convaincantes face aux juges. (Illustration)
Marine Le Pen a des lignes de défense parfois peu convaincantes face aux juges. (Illustration) — Eliot Blondet-Pool/SIPA

Cent quatre-vingt-dix-sept pages. Non il ne s’agit pas du nouveau bouquin de Marc Levy, mais bien du réquisitoire du parquet de Paris, signé ce 18 septembre, contre le Rassemblement national (RN) dans l’affaire des « assistants parlementaires européens ». Ça commence à remonter et vous n’êtes peut-être pas fan de politique, alors on résume : le parti est accusé d’avoir utilisé certains assistants parlementaires européens, payés avec les fonds du parlement, pour exécuter un travail uniquement pour le RN, sans aucun lien avec l’Europe.

Alors certes, ce réquisitoire fera moins de vente que le roman de plage auquel on le comparait, mais son effet n’est pas nul pour autant : 27 personnes liées au RN sont renvoyées au tribunal correctionnel. La période visée concerne les deux mandatures 2009-2014 et 2014-2019 et la partie civile, rien d’autre que le Parlement européen lui-même estime le préjudice à 6,8 millions d’euros.

Dur dur de comprendre le Parlement européen

Selon les dernières auditions de Marine Le Pen, récoltées par nos confrères de Libération, en avril et juin 2019, la cheffe du parti a reconnu pour la première fois une « bonne année de flottement » des nouveaux élus étiquetés FN au Parlement européen en 2014, arguant qu’il faut bien « cinq ans pour maîtriser le travail d’un député européen », ce qui justifie bien selon elle que durant une année, les assistants parlementaires travaillaient peu au Parlement.

Autre aveu de Marine Le Pen, le trésorier du parti « était très content de faire baisser sa masse salariale en voyant des députés venir chercher dans son vivier des gens qui deviendraient leurs assistants parlementaires ». Pas sûr que cela soit convaincant pour les juges.