Réforme du RSA : Elisabeth Borne veut « renouer avec l’esprit du RMI »

politique En déplacement à Salon-de-Provence, la Première ministre souhaite que les bénéficiaires du RSA ne soient pas laissés « pendant des années sans accompagnement ».

20 Minutes avec AFP
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La première ministre, Elisabeth Borne, le 22 mai, à Paris.
La première ministre, Elisabeth Borne, le 22 mai, à Paris. — Chang Martin/SIPA
  • A Salon-de-Provence, Élisabeth Borne estime que l’objectif de réinsertion a été « un peu perdu de vue ».
  • « Ce qu’on veut faire c’est renouer avec l’esprit du RMI », affirme la Première ministre, en référence au RMI mis en place en 1988 par le gouvernement du socialiste Michel Rocard, puis remplacé en 2009 par le RSA.

Élisabeth Borne a souhaité vendredi à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) « renouer avec l’esprit du RMI » mis en place par Michel Rocard en 1988 pour accompagner de manière plus personnalisée et plus directive vers l’emploi les personnes au RSA.

L’idée du RMI (Revenu minimum d’insertion) était de « permettre à chacun d’avoir de quoi vivre en étant en même temps accompagné vers l’emploi », dans « une démarche d’insertion », mais « on a un peu perdu cet objectif de vue », a affirmé devant la presse la Première ministre.

« Les allocations ont pris de plus en plus de place dans les budgets des départements au détriment de l’accompagnement et de l’insertion dans l’emploi. Ce qu’on veut faire c’est renouer avec l’esprit du RMI et s’assurer qu’on ne laisse pas des bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active, N.D.L.R.) pendant des années sans accompagnement », a-t-elle développé.

Le RMI a été mis en place en 1988 par le gouvernement du socialiste Michel Rocard puis remplacé en 2009 par le RSA, qui s’établit à 607 euros pour une personne seule.



« C’est une démarche gagnant-gagnant »

Or, en dépit de la baisse du chômage et des pénuries de main d’œuvre dans de nombreux secteurs, le nombre des allocataires du RSA n’a guère diminué depuis 2017, autour de 1,9 million. Et seuls 40 % d’entre eux sont inscrits à Pôle emploi.

Ce nouvel accompagnement, expérimenté dans 18 départements, s’inscrit dans le cadre de la réforme France Travail, qui va remplacer Pôle Emploi. Il sera plus personnalisé et rendra plus facile la mise en œuvre de sanctions pour les allocataires ne respectant pas leurs obligations.

L’objectif envisagé de 15 à 20 heures d’activités par semaine, qui ne figure pas dans la loi, sera « adapté » à chacun, avait précisé le ministre du Travail Olivier Dussopt, également présent, face aux craintes des associations de lutte contre la pauvreté.

« C’est une démarche gagnant-gagnant » pour les demandeurs d’emploi et pour les entreprises, a souligné Élisabeth Borne, devant un parterre d’élus, d’entreprises et d’acteurs de l’emploi, dont les présidents de la région Renaud Muselier et du département Martine Vassal.

Déplacement maintenu

Après avoir rencontré d’anciens allocataires du RSA, elle a entendu à la Mission locale des jeunes bénéficiaires de contrats d’engagement jeunes (CEJ), qu’elle avait mis en place quand elle était ministre du Travail et qui ont inspiré le « contrat d’engagement » des allocataires du RSA.

Plus de 300.000 jeunes éloignés de l’emploi ont signé un CEJ depuis son lancement en mars 2022.

La Première ministre avait maintenu son déplacement en dépit de l'attaque au couteau la veille contre plusieurs enfants à Annecy, où elle s’est aussitôt rendue jeudi. « On suit très attentivement la situation. Le président est sur place, il sera aux côtés des familles. On est vraiment encore pleinement bouleversés par ce qui s’est passé », a-t-elle assuré.