Des milliers de manifestants à Paris en mémoire de Clément Méric, militant antifasciste tué il y a dix ans

ANTIFASCIME De nombreuses manifestations de soutien ont eu lieu tout au long du week-end

20 Minutes avec AFP
Dix ans après la mort du jeune Clément Méric, des milliers de personnes ont défilé à Paris dimanche 4 juin. (Alain JOCARD / AFP)
Dix ans après la mort du jeune Clément Méric, des milliers de personnes ont défilé à Paris dimanche 4 juin. (Alain JOCARD / AFP) — AFP

Il y a dix ans, à la sortie d’une vente privée de vêtements, Clément Méric trouvait la mort sous les coups de skinheads d’ultradroite. C’est cette disparition tragique que sont venues commémorer plusieurs milliers de personnes en défilant dimanche à Paris.

Cette mobilisation était le point culminant d’une série de mobilisations organisées ce week-end par les organisations antifascistes et les proches du jeune homme, dans un contexte de regain des activités des mouvances d’ultradroite.

Venus de toute l’Europe

Aux cris de « Clément, Clément, antifa » ou « Siamo tutti antifascisti », le cortège – 5.000 personnes selon les organisateurs – s’est élancé vers midi de la station de métro Barbès vers la place de la République, derrière une banderole recouverte des mots de Louis Aragon « la mort n’éblouit pas les yeux des partisans ».



Sous les drapeaux, des militants d’Action antifasciste Paris Banlieue (AFAPB), entièrement vêtus de noir et le visage masqué, et d’autres venus de Toulouse, de Caen ou d’Irlande, du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Espagne ou de Grèce.

« On n’oublie pas que le fascisme tue, que l’extrême droite n’est pas anodine et que leurs idées comme leurs propos sont un danger pour notre corps social », a déclaré au milieu de la foule Aude, la petite amie de l’époque de Clément.

« Banalisation »

« L’ultradroite est la partie visible d’une banalisation de l’extrême droite (…) qui se traduit par des agressions de rue de manifestants et même de maires », a jugé Mathieu, un cheminot de 43 ans, membre du syndicat Sud-Rail, qui a préféré taire son patronyme.

Le mois dernier, la démission du maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique) Yannick Morez a créé un électrochoc dans le pays. L’élu a été mis en cause par un collectif d’habitants hostiles au transfert d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile auquel se sont joints des groupuscules d’extrême droite, puis menacé.

« Les nervis fascistes sortent de nouveau de partout pour pratiquer leurs ratonnades », a renchéri sous couvert d’anonymat Mireille, 57 ans, une habituée des manifestations antifa. Ce qui est important, c’est de faire une démonstration de force. On veut occuper la rue, se réunir avec tous les camarades venus de l’étranger et permettre la visibilité de nos combats », a commenté Nargesse Bibimoune, une membre du groupe Action antifasciste Paris-banlieue.