Nîmes : Le maire retire ses délégations à un élu, mis en cause dans une affaire immobilière
AFFAIRES La décision intervient après l’enquête de l’hebdomadaire « La Gazette de Nîmes », sur les conditions d’acquisition d’une maison en Espagne par Richard Flandin auprès d’un promoteur immobilier de renom
- Jean-Paul Fournier (LR), le maire de Nîmes, a retiré ses délégations d’adjoint à Richard Flandin. Il était en charge des aménagements urbains, de la voirie, de l’éclairage public et du plan lumière.
- L’élu est au cœur d’une tempête médiatique après la révélation, par La Gazette de Nîmes, d’une étonnante opération immobilière menée entre l’homme politique et un promoteur immobilier local de renom, Jean-Paul Bonicel.
- Saisie par la mairie de Nîmes, la procureure de la République a ouvert une enquête pour corruption et favoritisme contre l’élu de la majorité municipale.
Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier (LR), a retiré ses délégations d’adjoint à Richard Flandin, après l’avoir rencontré, jeudi 6 avril. Il était en charge des aménagements urbains, de la voirie, de l’éclairage public et du plan lumière. « C’est le cœur noué que j’ai dû prendre cette décision, alors que Richard Flandin a toujours été un élu fidèle, engagé et très appliqué dans son action politique, évoque le maire. Il est parfois des moments où la raison doit prendre le pas sur l’affection que l’on peut avoir pour un ami. »
Richard Flandin est au cœur de fortes secousses politiques après la révélation, par La Gazette de Nîmes, d’une étonnante opération immobilière menée entre l’homme politique et un promoteur immobilier local de renom, Jean-Paul Bonicel. Tous deux auraient « acheté en 2019 une jolie maison dans une station balnéaire d’Espagne. Deux ans plus tard, l’élu devient seul propriétaire après que le promoteur, qui possède 90 % des parts, les lui vende… Pour 630 euros », détaillait l’hebdomadaire dans son édition du 23 mars.
Alerte auprès du procureur de la République
« Nous avons évoqué ensemble les conséquences de l’absence de déclaration de son association capitalistique avec un promoteur pour une opération immobilière, certes privée, mais entraînant de lourds soupçons de conflits d’intérêts, détaille le maire dans son communiqué de presse (…) Je sais l’impact que de telles révélations peuvent avoir dans l’opinion publique nîmoise. Le monde politique doit faire preuve d’exemplarité. J’ai mûrement réfléchi ma décision car cette affaire médiatique est devenue éminemment politique. »
Le lundi 3 avril, en couverture du conseil municipal, le directeur général des services Christophe Madalle avait expliqué que le déontologue de la collectivité, saisi par ses services, avait préconisé « qu’une alerte soit faite auprès de la procureure de la République ». Ce qui aurait été fait dans la foulée. Citant le rapport du déontologue, le directeur général des services avait évoqué des « manquements aux principes et aux obligations déontologiques (…) susceptibles de porte atteinte à la crédibilité et à l’intégrité de la collectivité » en s’exposant à un « conflit d’intérêts ».
Vérification des déclarations de patrimoine de tous les élus
Mardi, la procureure de la République Cécile Gensac a ouvert une enquête préliminaire à l’encontre de l’élu. Elle concerne des faits de « corruption, favoritisme et prise illégale d’intérêt en parallèle de l’acquisition d’un bien immobilier. La section financière de la police judiciaire de Montpellier est saisie », explique-t-elle.
Jean-Paul Fournier a par ailleurs annoncé avoir saisi le président de la haute autorité pour la transparence de la vie publique « afin qu’une inspection puisse être menée par ses services pour vérifier la compatibilité des déclarations de patrimoine des élus nîmois avec les déclarations d’intérêts. »