Réforme des retraites : La permanence de président des Républicains Eric Ciotti a été caillassée

VANDALISME Depuis jeudi, plusieurs parlementaires pro-réforme ont vu leurs locaux pris pour cible

20 Minutes avec AFP
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Eric Ciotti à l'Assemblée le 15 mars 2023. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)
Eric Ciotti à l'Assemblée le 15 mars 2023. (Photo by Ludovic MARIN / AFP) — AFP

« La motion ou le pavé ». Le tag sur la permanence parlementaire d’Eric Ciotti à Nice ne laisse pas de doute sur la signification de l’acte de vandalisme. La vitrine du local a été caillassée dans la nuit de samedi à dimanche pour « faire pression » et qu’il vote lundi la motion de censure sur la réforme des retraites, a rapporté sur Twitter le président des Républicains.

« Cette nuit ma permanence a été caillassée. Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi », a écrit le député des Alpes-Maritimes, photos à l’appui. « Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la Terreur », ajoute-t-il.



« Mal placé pour se plaindre »

Eric Ciotti a reçu le soutien de son camp, mais aussi d'élus Renaissance ou de la gauche comme le socialiste Jérôme Guedj. Mais pour le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, «M. Ciotti est fort mal placé pour se plaindre» car il n'avait pas condamné dans le passé des dégradations de permanences LFI.

«Evidemment qu'aucun d'entre nous ne peut approuver l'attaque d'une permanence parlementaire. Mais si vous ne voulez pas la violence, acceptez la démocratie», a ajouté Mélenchon à RTL-Le Figaro-LCI.

Le président des LR affirme lui: «Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la Terreur». Dans un communiqué, il accuse les Insoumis, qui «légitiment par leurs discours et leurs actes, cette violence inacceptable».

Favorable à la réforme très contestée des retraites, M. Ciotti a déjà indiqué que son parti ne voterait « aucune » des motions de censure déposées contre le gouvernement, pour ne pas « rajouter du chaos au chaos ». Mais une poignée de députés de son camp ont déjà annoncé qu’ils voteraient au moins la motion transpartisane présentée par le groupe indépendant Liot.



Des stickers sur d’autres permanences

Les opposants à la réforme des retraites mettent à profit le week-end pour exprimer leur colère, après l’activation jeudi du 49.3 par la Première ministre, et avant le débat lundi à l’Assemblée sur les motions de Liot et du RN.

D’autres parlementaires pro-réforme ont également été pris pour cible depuis jeudi. Des stickers ont été collés ce jour-là sur la permanence du député du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre (Renaissance) et celle de la sénatrice du Pas-de-Calais Amel Gacquerre (Union centriste) a été taguée vendredi.

La procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, a confirmé dimanche à l’AFP l’ouverture d’une enquête pour « intimidation envers un élu », après des dégradations sur la permanence à Colmar de la députée du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, ancienne ministre déléguée à l’Insertion. Des inscriptions comme « vous votez contre nous, on s’en souviendra » y ont été apposées, comme l’a rapporté le journal L’Alsace.

Protection policière

Le député Renaissance Karl Olive a témoigné être venu au studio de RMC dimanche sous protection policière, après avoir reçu des menaces. « Manifester, c’est un droit. Détruire, c’est un délit » et « je souhaite qu’on ait la main ferme », a-t-il déclaré au sujet des représailles envers les élus.

Dès jeudi soir, la patronne des députés Renaissance Aurore Bergé avait demandé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de « mobiliser les services de l’Etat » pour la « protection des parlementaires ».