Grève du 15 mars : La réforme des retraites examinée en commission mixte paritaire, huitième journée de mobilisation

Négociations Au même moment, une nouvelle journée d’action se déroulera à l’initiative de l’intersyndicale

20 Minutes avec AFP
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Réforme des retraites : À quoi faut-il s'attendre pour la suite ? — 20 Minutes

Une journée cruciale. Sept députés et sept sénateurs vont se réunir ce mercredi à huis clos pour chercher un compromis sur la réforme des retraites. Un accord entre le palais Bourbon et le palais du Luxembourg est indispensable pour un vote final jeudi à l’Assemblée, à haut risque pour l’exécutif.

Au même moment, une huitième journée d’action se déroulera à l’initiative de l’intersyndicale. Toujours très suivie dans l’énergie et chez les éboueurs parisiens qui ont voté la poursuite de leur mouvement « au moins jusqu’au 20 mars », la mobilisation semble cependant s’essouffler dans les raffineries et certains pans des transports, dont la RATP. Dans la rue, de source policière, les renseignements prévoient entre 650 et 850.000 manifestants, moins que le 7 mars, point d’orgue de la mobilisation (1,28 million). Le cortège parisien s’ébranlera à 14 heures des Invalides pour terminer place d’Italie.




Pas de débats publics

Une partie de la gauche avait demandé que les débats soient publics pour éviter, selon le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, « combines et magouilles ». En vain, la présidence de l’Assemblée à débouter la demande. La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, qui fera partie de la CMP, a donc promis de twitter les échanges et d’organiser des points presse hors de la salle.

Le gouvernement, très contesté sur cette réforme à laquelle une majorité des Français restent hostiles, compte sur cette commission pour trouver un compromis, mais sans toucher au cœur du texte, le recul de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Un accord est probable car les macronistes et la droite y sont majoritaires. En cas de succès, le texte sera soumis jeudi matin au Sénat, dominé par la droite, qui le validera une dernière fois.



Mais le suspense demeure sur le vote qui doit suivre dans l’après-midi à l’Assemblée nationale. Voter pour le texte n’est « pas un soutien au gouvernement », a lancé mardi à la droite la Première ministre, Élisabeth Borne. « Une majorité existe qui n’a pas peur des réformes, même impopulaires, quand elles sont nécessaires ».

Mais, « jusqu’au dernier moment il y aura une incertitude », a reconnu à l’AFP une source gouvernementale. Ces doutes laissent planer la possibilité que le gouvernement déclenche l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote. Dégainer le 49.3 expose aussi l’exécutif à une motion de censure.