Affaire Julien Bayou : Le groupe écolo « acte » la fin de la mise en retrait du député de Paris

INFO « 20 MINUTES » EELV avait déjà clos la semaine dernière le dossier concernant le député de Paris, accusé de violences psychologiques contre son ex-compagne

Rachel Garrat-Valcarcel
Julien Bayou, député EELV de Paris, à l'Assemblée nationale, le 6 février.
Julien Bayou, député EELV de Paris, à l'Assemblée nationale, le 6 février. — LUDOVIC MARIN / AFP
  • Julien Bayou, accusé de violences psychologiques sur son ex-compagne, avait été mis en retrait du groupe écologiste fin septembre.
  • Après la clôture du dossier de la cellule interne le concernant, faute d’avoir pu auditionner son ex-compagne, le groupe a décidé ce mardi matin « d’acter » la fin de cette mise en retrait.
  • La question a néanmoins fait débat lors de la réunion de groupe, qui s’est tenue il y a quelques heures.

Moins d’une semaine après la clôture du dossier concernant Julien Bayou par la cellule interne de EELV sur les violences sexistes et sexuelles, le groupe écologiste à l’Assemblée nationale a, d’après les informations de 20 Minutes, « acté » ce mardi matin la fin de sa « mise en retrait ». Une mise en retrait que le groupe écologiste avait décidée fin septembre, alors que le député de Paris était accusé de violences psychologiques sur son ex-compagne. La cellule interne de EELV avait été saisie dès juillet, mais ce sont les déclarations de Sandrine Rousseau dans l’émission C à vous, sur France 5, en pleine affaire Quatennens, qui avaient donné à cette affaire une tout autre dimension.

À l’époque, cette mise en retrait avait fait consensus dans le groupe. « C’était la bonne chose à faire », dit encore aujourd’hui un député écologiste, qui soutient par ailleurs ce retour de Julien Bayou. Toujours d’après les informations de 20 Minutes, ce mardi matin, lors de la réunion hebdomadaire du groupe écologiste à l’Assemblée, l’unanimité n’était pas totale, disent certains. « Il n’y a pas eu de vote, personne ne s’est opposé à la fin de cette mise en retrait, mais il y a eu des prises de parole pour exprimer un malaise », ajoute une source présente ce matin, laquelle a « du mal à comprendre ; on n’allait pas le laisser au purgatoire jusqu’en 2027 ».

Pas de retour à la coprésidence

Julien Bayou, satisfait, souhaite « reprendre l’exercice de son mandat et s’investir contre la réforme des retraites ». Interrogée à l’Assemblée ce mardi après-midi, la présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, évoque « une affaire passée » et ne fait pas plus de commentaires : « Je ne révèle pas le contenu des réunions où les journalistes ne sont pas invités. » Fin septembre, Julien Bayou avait été mis en retrait de son poste de secrétaire national d’EELV et du groupe, dont il était jusque-là le coprésident. Evoquée, la possibilité qu’il retrouve ce dernier poste a été écartée. « Il était quand même sur la touche depuis ce moment-là en interne, il ne pouvait être candidat à rien, on ne lui confiait aucun rapport », explique le député cité plus haut.



Le 1er février, la cellule interne d’EELV chargée de suivre les affaires de violences sexistes et sexuelles dans le parti a, on l’a dit, « clos le dossier » concernant Julien Bayou, faute de n’avoir pu auditionner son ex-compagne. Or, le fonctionnement de cette cellule empêche d’entendre un mis en cause avant la victime. Plusieurs associations féministes, dont la commission féministe de EELV, ont dit « regretter » la fermeture du dossier, et surtout leur « préoccupation que les femmes qui ont témoigné dans les médias ne se soient pas senties assez en confiance pour prendre part à ce processus ».

A la question de savoir si elle considérait Julien Bayou innocent, la députée Sandrine Rousseau a répondu ce mardi matin sur BFMTV et RMC qu’elle ne se « prononcerai (t) pas là-dessus dans la mesure où il n’y a pas eu d’enquête. Sans enquête, on ne peut rien dire ».