Ariège : L’élection de la députée LFI Bénédicte Taurine annulée par le Conseil constitutionnel

législatives Lors du premier tour, des bulletins des candidats RN de la première et deuxième circonscriptions avaient été inversés. Celui de la première, disqualifié à 8 voix près du second tour, avait déposé un recours

B.C.
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La députée LFI de la première circonscription de l'Ariège, Bénédicte Taurine.
La députée LFI de la première circonscription de l'Ariège, Bénédicte Taurine. — PDN/SIPA
  • Le Conseil constitutionnel vient d’annuler l’élection de Bénédicte Taurine (LFI-Nupes) députée de la première circonscription de l’Ariège.
  • Lors du premier tour, dans certains bureaux, des bulletins des candidats RN de la 1re et 2e circonscriptions avaient été échangés.
  • Le candidat RN était arrivé troisième, avec 8 voix de moins que la deuxième qualifiée. Or, 136 bulletins au nom de sa collègue RN de la 2e circonscription avaient été jugés nuls.

Investie par la Nupes, la députée sortante de la première circonscription d’Ariège, Bénédicte Taurine avait été réélue le 19 juin dernier avec 55,31 % des voix devant la candidate d’Ensemble !, Anne-Sophie Tribout. Sept mois après, cette élection vient d’être annulée par le Conseil constitutionnel.

Cette décision fait suite à un couac lors du premier tour des législatives. Le 12 juin 2022, dans certains bureaux de la circonscription, les bulletins du candidat du Rassemblement national, Jean-Marc Garnier, avaient été inversés avec ceux de sa collègue RN, candidate sur la 2e circonscription du département. Celui qui est aussi délégué départemental du parti de Jordan Bardella avait alors décidé de déposer un recours car à l’issue du vote, il était arrivé derrière Anne-Sophie Tribout, en troisième position à huit voix près.

136 bulletins nuls au nom de l’autre candidate RN

« 136 bulletins au nom de Mme Carrié ont été retrouvés dans l’urne et comptabilisés à bon droit comme nuls par la commission de recensement à l’issue du scrutin du 12 juin 2022. Toutefois, en l’absence de doute sur l’intention d’au moins une partie des électeurs qui les ont utilisés de voter pour le candidat soutenu par le Rassemblement national dans la première circonscription de l’Ariège, et alors qu’il ne résulte pas de l’instruction que l’utilisation des bulletins litigieux ait résulté d’une manœuvre, le vote de ces électeurs a été privé de portée utile », indique, dans un communiqué, le Conseil constitutionnel qui a décidé qu’il y aurait un nouveau scrutin.

« Compte tenu de l’écart de huit voix entre M. Garnier et le dernier candidat qualifié pour le second tour, l’absence de prise en compte des bulletins irréguliers au nom de Mme Carrié dans le décompte des voix a pu avoir pour effet de modifier l’identité des candidats qualifiés pour le second tour de scrutin et a ainsi altéré la sincérité du scrutin », justifie la plus haute juridiction française.