Eric Zemmour : Sa condamnation pour « provocation à la discrimination et haine religieuse » envers les musulmans validée

Débouté La Cour européenne des droits de l’homme a débouté, ce mardi, le polémiste d’extrême droite et validé sa condamnation par la justice française après des propos tenus sur France 5 en 2016

20 Minutes avec AFP
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Eric Zemmour réagit à l'arrivée du bateau de migrants Ocean Viking à Toulon, le 11 novembre 2022
Eric Zemmour réagit à l'arrivée du bateau de migrants Ocean Viking à Toulon, le 11 novembre 2022 — SOPA Images/SIPA

Mardi, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a validé la condamnation de l’ancien candidat à la présidentielle Eric Zemmour pour « provocation à la discrimination et haine religieuse » envers la communauté musulmane, après des propos tenus sur France 5 en 2016. « La Cour considère que l’ingérence dans l’exercice par le requérant de son droit à la liberté d’expression était nécessaire dans une société démocratique afin de protéger les droits d’autrui », détaille la CEDH.

Cette dernière estime que la justice française n’a pas bafoué la liberté d’expression du polémiste d’extrême droite.

3.000 euros d’amende en appel

Déjà condamné pour des faits similaires, l’ancien journaliste du Figaro avait tenu ces propos le 16 septembre 2016, dans l’émission « C à vous » diffusée en direct à 19 heures sur France 5 dans le cadre de la promotion de son livre intitulé « Un quinquennat pour rien ». L’écrivain avait notamment estimé qu’il fallait donner aux musulmans « le choix entre l’islam et la France » et que la France vivait « depuis trente ans une invasion », affirmant que « dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées » se jouait une « lutte pour islamiser un territoire », « un jihad ».

Il avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Paris à 5.000 euros d’amende pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une religion ». La peine avait été réduite à 3.000 euros en appel, avant que la Cour de cassation ait ensuite rejeté son pourvoi.



L’instance de justice du Conseil de l’Europe, « considère que ces propos ne se limitaient pas à une critique de l’islam mais comportaient, compte tenu du contexte d’attentats terroristes dans lequel ils s’inscrivaient, une intention discriminatoire de nature à appeler les auditeurs au rejet et à l’exclusion de la communauté musulmane ».

Pour la CEDH, « compte tenu de la marge d’appréciation de l’État en l’espèce, et de la condamnation du requérant au paiement d’une amende d’un montant de 3.000 euros qui n’est pas excessif, la Cour est convaincue que l’ingérence litigieuse (dans le droit à la liberté d’expression d’Eric Zemmour, N.D.L.R.) était proportionnée au but poursuivi ».