Noël : Macron sera lundi avec les soldats du porte-avions « Charles de Gaulle »
réveillon Le président exprimera aux marins sa « confiance et son soutien » aux forces armées, a indiqué l’Élysée
Après le match France-Argentine, un autre théâtre d’opérations l’attend. Emmanuel Macron, qui assistera dimanche au Qatar à la finale de la Coupe du monde, rejoindra lundi le porte-avions Charles de Gaulle pour la traditionnelle fête de Noël avec les troupes, avant d’assister à une conférence régionale mardi en Jordanie, a annoncé l’Élysée. Le chef de l’État ralliera le bâtiment au large de l’Égypte.
Pour le Noël des troupes, Emmanuel Macron s’était rendu les années précédentes auprès de soldats déployés en Afrique. En 2020 et 2021, il y avait toutefois renoncé en raison de la pandémie de Covid-19. L’an dernier, les relations s’étaient en outre fortement détériorées avec la junte au pouvoir au Mali, où le chef de l’État avait prévu de se rendre. La force française antiterroriste Barkhane s’est depuis retirée de ce pays.
Un navire en posture
Emmanuel Macron exprimera lundi soir devant les marins du porte-avions sa « confiance et son soutien » aux forces armées, a indiqué l’Élysée. Il dormira à bord avant de rejoindre mardi la Jordanie. Le Charles de Gaulle participe à la fois au renforcement de la posture de défense et de dissuasion de l’Otan face à la Russie, sur fond de guerre en Ukraine, et à la lutte contre le terrorisme en Irak et Syrie. « C’est vraiment un outil d’agilité stratégique. Selon l’évolution de la situation, il peut basculer de la Méditerranée à la mer Rouge ou l’océan Indien », souligne la présidence française.
Le fleuron de la marine française, qui a quitté Toulon le 15 novembre, est accompagné de frégates, pétroliers ravitailleurs, d’un sous-marin nucléaire et d’avions de patrouille maritime.
Au chevet de l’Irak
En Jordanie, le chef de l’État participera à la conférence « Bagdad II », qui vise à réunir les principaux acteurs régionaux, dont l’Iran et l’Arabie saoudite, autour de l’Irak, après une première édition dans la capitale irakienne en août 2021. Les participants se réuniront au centre King Hussein Bin Talal, sur les bords de la mer Morte. « Il s’agit d’apporter un soutien à la stabilité, la sécurité, la prospérité de l’Irak et de traiter de l’ensemble de la région puisque l’Irak en est un pays pivot » en se penchant sur des problèmes communs, comme le réchauffement climatique et la sécurité alimentaire, relève l’Élysée.
« Le président ne manquera pas d’évoquer les crises régionales », a également précisé la présidence, alors que l’Iran est secoué par une vague de manifestations et une répression sanglante. Emmanuel Macron s’entretiendra également avec le roi de Jordanie, Abdallah II, « allié dans la lutte contre le terrorisme », selon Paris. Des avions de chasse français opèrent depuis ce pays contre le groupe État islamique.
Mission en Roumanie
L’an dernier, les relations s’étaient en outre fortement détériorées avec la junte au pouvoir au Mali, où le chef de l’État avait prévu de se rendre. La France a depuis en partie réorienté sa présence militaire sur le front oriental de l’Otan, face à la menace russe, et réduit la voilure au Sahel où elle a mis fin à l’opération antiterroriste Barkhane.
Depuis l’offensive russe en Ukraine, le 24 février, elle dirige une mission en Roumanie, aux avant-postes du conflit ukrainien, où elle a déployé 900 hommes, une vingtaine de véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) et treize chars Leclerc. Des avions de chasse français contribuent aussi régulièrement à sécuriser le ciel polonais et des pays baltes. La France assure également des missions de sécurisation en mer Noire avec des moyens aéronavals.
Lutte contre Al-Qaïda et Daesh au Sahel
Au Sahel, l’armée française a quitté le Mali en août, après neuf ans de présence, poussée par la junte au pouvoir qui travaille désormais - même si elle s’en défend - avec le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner. Elle continue toutefois à lutter contre les groupes djihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique, qui étendent progressivement leurs activités vers les pays du golfe de Guinée. Le dispositif français comprend désormais 3.000 militaires au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, après avoir compté jusqu’à 5.500 hommes au plus fort de son déploiement.
Paris n’exclut pas non plus un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso, théâtre de manifestations antifrançaises en novembre et qui aurait conclu « un arrangement » avec le groupe Wagner, selon le président ghanéen Nana Akufo-Addo. Le 15 décembre, les derniers militaires français déployés en Centrafrique ont aussi quitté le pays, en proie à une guerre civile depuis 2013 et qui a aussi recours au groupe Wagner.