Affaire McKinsey : Olivier Véran dément toute « dérive » ou « abus », contrairement à Bruno Le Maire

Embarras Le porte-parole du gouvernement explique avoir fait appel au même cabinet qui avait conseillé l’Allemagne sur la vaccination contre le Covid-19 pour s’aligner

20 Minutes avec AFP
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Le porte-parole du gouvernement s'est notamment exprimé sur sa propre utilisation des cabinets de conseil dans la gestion du Covid-19.
Le porte-parole du gouvernement s'est notamment exprimé sur sa propre utilisation des cabinets de conseil dans la gestion du Covid-19. — JEANNE ACCORSINI/SIPA

Qui, d’Olivier Véran ou de Bruno Le Maire, sera la voix dissonante dans la majorité ? Le porte-parole du gouvernement a pris le contre-pied de son ministre de l’Economie ce lundi matin, interrogé sur les deux informations judiciaires ouvertes sur l’éventuel favoritisme dont aurait bénéficié le cabinet privé McKinsey sur des contrats publics, après son intervention dans les campagnes présidentielles 2017 et 2022.

Dimanche, Bruno Le Maire avait reconnu des « abus » et une « dérive » dans le passé dans le recours important des ministères aux cabinets de conseil pour mener des politiques publiques. Mais cette « dérive a été corrigée », estimait le ministre. « Je ne sais pas ce que c’est qu’une dérive ou un abus, je sais que quand j’ai eu besoin de rattraper l’Allemagne dans la campagne vaccinale, j’ai fait appel à une entreprise qui venait de conseiller l’Allemagne dans l’élaboration des centres de vaccination », s’est positionné Olivier Véran, qui a été ministre de la Santé entre févier 2020 et mai 2022.



Il a évoqué des procédés « qui sont super clairs et transparents » dans les attributions. « Ce n’est pas que je dis que je ne suis pas d’accord ou non » avec Bruno Le Maire, c’est que dans la crise Covid, « on n’avait vraiment vraiment pas le choix », a-t-il poursuivi. Rappelant le mot d’ordre du président Emmanuel Macron de « réduire la voilure sur les contrats passés avec les cabinets privés », il a regretté que l’État n’ait « plus les compétences suffisantes pour tout seul arriver à tout gérer ». « Il y a eu les programmes de réduction des fonctionnaires dont certains présidents se sont fait les hérauts », a-t-il rappelé. A l’époque, « l’Etat a considéré que ce n’était plus à lui de garder des fonctionnaires (…) et qu’il passerait par du privé quand il en aurait besoin », a-t-il déploré.