IVG : Le RN change de cap et veut désormais constitutionnaliser la loi Veil
TACTIQUE Une semaine après avoir affirmé le contraire, Marine Le Pen vise une constitutionnalisation de l’IVG
Il aura fallu un peu plus d’une semaine au RN pour se dédire sur la question de l’avortement. Le parti d’extrême droite a déposé lundi un amendement qui vise à constitutionnaliser la loi Veil. Il sera examiné jeudi à l’Assemblée lors d’une journée où La France insoumise (LFI) a défini l’ordre du jour.
« Nous ne sommes pas les Etats-Unis. Aucune formation politique en France ne réclame la suppression de ce droit. Je ne comprends pas bien du coup à quel danger doit répondre cette demande de constitutionnalisation », avait pourtant déclaré Marine Le Pen le 13 novembre dernier au Journal du Dimanche. Une Marine Le Pen propose aujourd'hui d'inscrire dans le préambule de la Constitution l'attachement du peuple français au droit en vigueur concernant l'IVG, par un renvoi technique à des dispositions du Code de la santé publique. Une position d'équilibriste sur ce sujet sensible dans ses rangs.
Faire oublier les positions anti-IVG du passé
Le changement de cap du parti sur cette question ? Echapper à « un piège politique », selon un cadre du RN interrogé par RTL. En rejoignant la voie de la constitutionnalisation, Marine Le Pen veut porter une proposition « équilibrée » entre protection du droit à l'avortement, et « encadrement des délais légaux » de l'IVG, ce que ne garantirait pas le texte porté par LFI, mais aussi faire oublier ses déclarations ambiguës sur l’IVG. La femme politique avait notamment parlé d' « avortement de confort » lors de la campagne présidentielle 2012.
Lors de la dernière présidentielle, Marine Le Pen avait défendu un « moratoire d’au moins trois ans » sur les sujets de société, alors que certains membres de son parti ont combattu frontalement l’IVG par le passé.
De son côté, La France insoumise a dénoncé de « l’obstruction antidémocratique » sur ses textes à l’ordre du jour jeudi, avec un total de 233 amendements sur la proposition de constitutionnalisation de l’IVG et 566 amendements sur celle visant à interdire la corrida, surtout issus du RN et de LR.