PACA : Renaud Muselier en marche avec son parti régional

NOS REGIONS ONT DU TALENT Le président de la région Paca lance ce vendredi « Nos territoires d’abord », un parti politique à vocation régional qui entend à fédérer au-delà des appartenances nationales et en dehors « des extrêmes »

Alexandre Vella
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Renaud Muselier en 2021, alors en marche vers l'un de ses derniers bureaux politiques des LR
Renaud Muselier en 2021, alors en marche vers l'un de ses derniers bureaux politiques des LR — Jacques Witt
  • Renaud Muselier lance ce vendredi « Nos territoires d’abord », parti à vocation « 100 % régionale ».
  • Plus de 200 élus de la région Paca, d’ex-socialistes à d’ex ou d’actuels LR en passant par des centristes, ont annoncé rejoindre ce mouvement.
  • Pour Renaud Muselier et les LR de la région qui ont quitté le parti ces derniers temps, c’est aussi une manière de retrouver une structure et ne plus rester apatride politique.

« Nos régions ont du talent », proclame une marque crée par un acteur majeur de la grande distribution en France. Un mot d’ordre que Renaud Muselier, le président de la région Paca, pourrait faire sien au moment du lancement de son parti politique « 100 % régional » baptisé « Nos territoires d’abord ».



Ce vendredi soir, les 200 élus signataires mi-septembre de l’annonce de la création de ce parti se retrouvent au théâtre des Calanques, dans le 8e arrondissement de Marseille pour son lancement officiel. Et cette offre politique nouvelle où « chacun est libre d’avoir une double appartenance, nationale et locale, quelle qu’elle soit en dehors des extrêmes », a visiblement séduit un spectre politique allant d’ex-socialistes à d’ex ou d’actuels LR en passant par des centristes. On y retrouve les maires des plus importantes communes de la région - Hubert Falco (Toulon), Christian Estrosi (Nice), Sophie Joissains (Aix-en-Provence) - à l’exception notable de la première d’entre elles, Marseille. Figure également Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille, présidente de la région Bouches-du-Rhône et une dizaine de parlementaires, sénateurs et députés, venus d’En Marche ou des LR.

Une sorte « d’En Marche » du sud

Une fois mesuré ce large rassemblement, force est de constater que ce parti régional ressemble nettement à une sorte d’En Marche du sud. Et si Renaud Muselier, comme Martine Vassal et Christian Estrosi, ont tous trois quitté Les Républicains lors de la campagne présidentielle pour soutenir Emmanuel Macron sans pour l’heure adhérer au parti présidentiel, voilà de quoi installer Renaud Muselier en chef de file d’une large force politique en Paca.

Car ce nouvel outil politique est aussi une réponse au déroulé de la précédente élection régionale, où le candidat du RN, Thierry Mariani, aurait sans doute raflé la mise si le candidat de la gauche, Jean-Laurent Félizia, ne s’était pas désisté pour éviter une périlleuse triangulaire. Contacté, ce dernier ne sera pas de la partie de ce mouvement régional qu’il qualifie de « non-événement ».

Reste que « Nos territoires d’abord » semble être une formation taillée sur mesure destinée à battre le Rassemblement national dans les élections locales. Une analyse qui fait sourire Franck Allisio, député RN et chef du groupe RN à l’assemblée régionale. « Ce n’est pas battre le RN, mais se maintenir au pouvoir qu’ils veulent », a-t-il commenté. « C’est un parti macroniste, la voiture balaie des opportunistes », raille Franck Allisio qui estime que « Muselier fini de déserter l’espace politique de droite », espace désormais occupé par le RN.

Pour autant, les fidèles aux LR rejoignant ce mouvement ne désespèrent à l’idée de voir émerger « force politique de droite doit exister entre les macronistes et les extrêmes », commente Nicolas Isnard, vice-président de la Région et membre des LR. Régionalement, alors qu’Eric Ciotti et David Lisnard, le maire de Cannes, - tous deux membres des LR - cela semble compromis tant en PACA la droite classique n’en finit plus de se diviser sur la question du RN.

Ne pas rester « apatride politique »

Mais, à en croire ceux qui vont rejoindre le parti de Renaud Muselier, là n’est pas le but. « Les solutions sont de moins en moins partisanes et de plus en plus territoriales », avance Jean-Pierre Serrus, conseiller régional et Marcheur de la première heure. Opposé à ce dernier lors des échéances nationales, Nicolas Isnard, estime qu’ils « effectuent un, bon travail ensemble » et souscrit ainsi à cette analyse que les « bonnes politiques locales » se font en dehors des chapelles nationales. ce mouvement régional éffectue aussi queqlues « prises » au centre, voire à gauche. L'ex-candidat centriste aux régionales Jean-Marc Governatori est de la partie séduit « par la personnalité de Renaud Muselier », de même que l'ex-patron des socialiste du Vaucluse, Jean-François Lavisolo, auijourd'hui député de la majorité.

Pour Renaud Muselier et les LR de la région qui ont quitté le parti ces derniers temps, c’est aussi une manière de retrouver une structure et ne plus rester « apatride politique ». Tout en préparant l’avenir, avec une formation qu’on imagine facilement déclinable dans d’autres régions de France alors qu’En Marche (aujourd’hui Renaissance) peine à exister en dehors des instances nationales.