Cabinets de conseil : Le gouvernement annonce une baisse de 10 % des facturations

FACTURE Le rapport du gouvernement ne se base toutefois pas sur les mêmes chiffres que l’enquête du Sénat

20 Minutes avec AFP
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Le gouvernement a réussi à réduire ses dépenses auprès des cabinets conseils.
Le gouvernement a réussi à réduire ses dépenses auprès des cabinets conseils. — Eric TSCHAEN-POOL/SIPA

Le sujet était sensible depuis la polémique en début d’année sur les sommes payées à McKinsey et la création d’une commission d’enquête au Sénat sur les cabinets de conseils. Le gouvernement est finalement sur la voie d’une réduction de ses dépenses, selon un rapport annexé au budget 2023. Celui-ci souligne qu’à « l’issue du premier semestre 2022, l’objectif de réduction des engagements de prestations intellectuelles par des conseils extérieurs est tenu », avec une facture globale de 118 millions d’euros, contre 131 millions d’euros au premier semestre 2021, soit une baisse d’environ 10 %.

Cette trajectoire est cohérente avec « l’objectif de réduction des dépenses de conseil de 15 % », prévu dans une circulaire gouvernementale de janvier 2022, selon le document. « Le montant moyen » des 2.321 commandes réalisées « au cours de cette période est de 50.732 euros, soit une baisse de 9 % par rapport à 2021 », insiste le rapport.

Le ministère de la Transition écologique en tête des demandes de conseil

Entre janvier 2021 et juin 2022, les cabinets les plus sollicités ont été Capgemini (43,5 millions d’euros), Sopra Steria (25,74 millions), TecnoAmbiente (25,36 millions), McKinsey (24,66 millions), Inop’s (22,36 millions) et Eurogroup Consulting (16,07 millions). Capgemini est « notamment intervenu » pour le ministère de l’Intérieur « dans le développement des systèmes d’information européens de gestion de l’asile et des visas », précise le rapport. Pour McKinsey, « la plus grande partie de ces commandes concerne l’appui au ministère de la Santé pour appuyer la mise en œuvre de la stratégie de vaccination », contre le Covid-19 notamment, ajoute-t-il.

Avec 44 millions d’euros au premier semestre 2022, le ministère de la Transition écologique figure en tête des commandes en raison de « prestations d’appui pour le déploiement de l’éolien en mer (26,8 millions d’euros en 2021 et 2022), des appuis métiers techniques ponctuels sur les coûts du nucléaire, le contrôle des certificats d’économies d’énergie ou les mobilités ». Suivent le ministère de l’Intérieur (23,5 millions), le ministère de l’Economie et des Finances (12,7 millions), des Solidarités et de la Santé (9,1 millions).



Ce rapport budgétaire n’utilise toutefois pas les mêmes chiffres que le rapport sénatorial : il mentionne 235 millions de dépenses de conseil en 2021, contre 446 millions selon la commission d’enquête. Il explique notamment cet écart par la soustraction de prestations d’informatique, à hauteur de 198 millions d’euros. Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques a encore précisé lundi les règles de recours aux cabinets de conseil, huit jours avant l’examen au Sénat d’une proposition de loi en ce sens.