Pénurie de carburant : Le gouvernement prêt à « prendre ses responsabilités », prévient Matignon

Négociations La réunion de crise, lundi soir, n’a pas permis de déboucher sur des solutions concrètes

20 Minutes avec AFP
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Elisabeth Borne a organisé une réunion d'urgence sur les pénuries de carburant à Matignon en compagnie des ministres Gérald Darmanin et Clément Beaune, du porte-parole du gouvernement Olivier Véran et
Elisabeth Borne a organisé une réunion d'urgence sur les pénuries de carburant à Matignon en compagnie des ministres Gérald Darmanin et Clément Beaune, du porte-parole du gouvernement Olivier Véran et — AFP

Pour un plan précis de sortie de crise, il faudra repasser. Syndicats et directions des raffineries de pétrole bloquées en France doivent dialoguer pour mettre fin au plus vite à la pénurie de carburants, faute de quoi le gouvernement « prendra ses responsabilités », a averti Matignon à l’issue d’une réunion de crise lundi soir, alors que la grève a été reconduite dans plusieurs raffineries bloquées de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil.

« Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays. Refuser de discuter, c’est faire des Français les victimes d’une absence de dialogue », a commenté à l’AFP l’entourage de la Première ministre Elisabeth Borne.

« Le gouvernement ne peut laisser le pays être bloqué », a-t-on insisté : « Il continuera de prendre les mesures facilitant l’approvisionnement des stations comme il le fait depuis plusieurs jours », mais « chacun doit prendre ses responsabilités. Le gouvernement prendra les siennes ».

Un tiers des stations affectées

La cheffe du gouvernement, à peine rentrée d’un déplacement à Alger, a réuni plusieurs ministres en urgence à partir de 21h00 à Matignon, alors que près d’un tiers des stations françaises sont encore affectées par des pénuries de carburant provoquées par les blocages de raffineries de TotalEnergies et d’Esso-ExxonMobil.

En dépit d’appels répétés du gouvernement à négocier sur les salaires et à cesser les blocages, la CGT et la direction de TotalEnergies ne sont pas parvenues à s’entendre. La grève se poursuit aussi dans les deux raffineries françaises d’Esso-ExxonMobil, après une réunion avec la direction qualifiée de « non-concluante » par Christophe Aubert, délégué syndical central CGT.

Selon un participant à la réunion à Matignon, le scénario privilégié par le gouvernement serait que les négociations engagées chez Esso-ExxonMobil incitent TotalEnergies à aller à son tour vers des discussions, en saisissant la perche tendue par les appels syndicaux à négocier. Les blocages pourraient dès lors cesser.

D’après cette source, aucune décision n’a été prise lundi soir quant aux mesures que pourrait prendre l’exécutif en cas de poursuite des blocages. « Toutes les décisions se prennent potentiellement rapidement », a-t-elle souligné.