Région Paca : Des maires dénoncent le « caractère inéquitable » de l’octroi des subventions et réclament un audit
FINANCES Les élus de Cannes et Mandelieu-La Napoule, dans les Alpes-Maritimes, mais aussi Saint-Raphaël, dans le Var, ainsi que le département des Alpes-Maritimes demandent la « création d’un observatoire de l’équité »
- Les maires de Cannes, Mandelieu-La Napoule et Saint-Raphaël, David Lisnard, Sébastien Leroy et Frédéric Masquelier, dénoncent « le caractère inéquitable » de l’octroi des financements alloués par la région Paca.
- Ils réclament « la mise en place d’un audit des subventions régionales » et « la création d’un observatoire de l’équité ».
- La collectivité évoque « un étalage de mauvaise foi et de contre-vérités, qui relève finalement de la situation spécifique de trois communes sur 946 que compte la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
Certaines communes seraient-elles désavantagées dans l’attribution des subventions régionales en Paca ? C’est en tout cas ce qu’ont avancé les maires LR de Cannes, Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes) et Saint-Raphaël (Var), réunis ce lundi dans la cité des festivals. David Lisnard, Sébastien Leroy et Frédéric Masquelier dénoncent « le caractère inéquitable » de l’octroi de ces financements alloués par la collectivité présidée par Renaud Muselier. Ils réclament « la mise en place d’un audit » et « la création d’un observatoire de l’équité ».
« L’argent public n’appartient pas à des personnalités et ne doit pas dépendre de considérations partisanes », a lâché David Lisnard, dont les relations avec Renaud Muselier se sont tendues depuis les élections régionales de juin 2021. Le sortant, avait été élu face à une liste du RN grâce à un rapprochement avec LREM, pas du goût de l’élu cannois. Ce dernier, choisi, quelques mois plus tard, à la tête de l’association des maires de France, avait vu le président de Paca, transfuge de LR, faire campagne contre lui.
Certains financements étaient déjà « contractualisés »
« Renaud Muselier désengage volontairement la région des financements attendus dont certains ont même été contractualisés. Les villes de Cannes, Mandelieu-La Napoule et Saint-Raphaël sont particulièrement visées […] et ce malgré le respect des critères d’attribution des subventions », appuie une déclaration commune.
L’agglomération Cannes-Lérins serait ainsi sans nouvelle d’un versement de 942.525 euros pour des actions de lutte contre les inondations. Et la mairie de la ville attendrait toujours une subvention d’1,8 million d’euros pour la refonte de ses allées de la liberté. Des sommes pourtant inscrites dans les contrats régionaux d’équilibre territorial.
Par ailleurs, « dans le cadre du Contrat d’avenir et les 5 milliards d’euros annoncés par le Premier ministre et le président de région le 5 janvier 2021, Cannes et Mandelieu-La Napoule n’auront rien de la région », assurent-ils. Pour Estérel-Côte d’Azur agglomération, du côté de Saint-Raphaël, « la région et l’Etat s’étaient engagés sur 9 millions d’euros pour la construction d’un centre de tri multifilières » alors que « ce montant est aujourd’hui ramené à 3 millions d’euros ». Des associations ont aussi perdu leurs subventions, affirme David Lisnard. Celle qui était allouée au festival Canneseries, de 185.000 euros en 2021, a également disparu « sans explication ».
« Une région bananière »
Egalement présent à Cannes ce lundi, Charles-Ange Ginésy, le président du département des Alpes-Maritimes, a précisé que les subventions promises au territoire dans le cadre du Contrat d’avenir étaient passées arbitrairement de 48 millions d’euros, dont 14 millions pour deux opérations dans l’agglo Cannes-Lérins, à 18 millions, dont 0 euro pour Cannes, avant de remonter à 28 millions, toujours sans ligne budgétaire pour les projets cannois.
« Nous n’avons pas été suffisamment zélés dans la conversion au macronisme », a lâché à ses côtés le député Eric Ciotti, président de la commission des finances du département. Egalement en conflit ouvert avec Renaud Muselier et son président délégué, le maire de Nice, Christian Estrosi, le candidat à la présidence de LR a « dénoncé la façon dont l’argent public est utilisé dans une maison gangrenée par le sectarisme avec des motivations uniquement politiciennes ». Il évoque « une région bananière ».
Sollicitée par 20 Minutes, la collectivité régionale a réagi dans un communiqué évoquant « un étalage de mauvaise foi et de contre-vérités, qui relève finalement de la situation spécifique de trois communes sur 946 que compte la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Elle précise que Renaud Muselier réservera « un certain nombre de réponses » pour le Salon des maires et des intercommunalités des Alpes-Maritimes, programmé ce jeudi.