Fichage des délinquants sexuels, comment ça se passe vraiment?
DECRYPTAGE Alors que deux députés veulent que les maires connaissent les anciens condamnés sur leur commune, le point sur ce qu'il existe déjà...
En France
Pour le moment, en France, les délinquants sexuels sont listés dans le FIJAIS, le «fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles».
Qui? «les personnes condamnées même non définitivement pour avoir commis une infraction sexuelle ou violente»
Pour qui? Seules les autorités judiciaires, la police, la gendarmerie et les administrations de l’Etat peuvent consulter le fichier.
Comment ça marche?
Concrètement, la CNIL explique que «les personnes inscrites dans le FIJAIS ont l’obligation de justifier de leur adresse une fois par an et de déclarer leurs changements d’adresses dans les quinze jours ; les auteurs d’infractions les plus graves doivent, tous les six mois, voire tous les mois en cas de dangerosité justifier en personne de leur adresse.»
Aux Etats-Unis
Après une une pétition signée par de nombreuses personnes, un registre est publié dans la plupart des Etats, avec les noms, photographies et adresses des personnes.
Qui? Selon The Economist, plus de 674.000 Américains sont répertoriés sur le listing, même des personnes ayant, par exemple, autorisé leurs enfants, mineurs, à avoir des relations sexuelles.
Pour qui? Tout le monde. Il suffit de rentrer son adresse sur un site Internet et on sait ensuite si un «dangereux» délinquant habite à quelques pâtés de maisons.
En Grande-Bretagne
Innovation depuis octobre: au Royaume-Uni, pour s’occuper d’enfants, il faut prouver qu’on n’est pas délinquant. Après le meurtre de deux fillettes en 2002, «les autorités ont décidé de vérifier les antécédents de tout adulte entrant en contact, de manière régulière, avec des enfants, ainsi qu’avec les personnes âgées ou vulnérables», explique le blog Bug Brother.
Qui? Enseignants, dentistes, parents accompagnants les enfants aux cours de sports... un nombre important de personnes sont concernées.
Comment ça marche? On doit payer l’équivalent de 73 euros pour entrer dans la base de données et obtenir l’agrément, après une enquête sur les antécédents judiciaires, mais aussi le mode de vie des personnes.