Emmanuel Macron va présenter une nouvelle loi de programmation militaire et repenser le dispositif en Afrique

ARMEE Le président de la République a annoncé des changements dans le domaine des armées à la veille des festivités du 14-Juillet

20 Minutes avec AFP
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Le President de la Republique Emmanuel Macron le 12 juillet 2022
Le President de la Republique Emmanuel Macron le 12 juillet 2022 — ROMAIN DOUCELIN/SIPA

Changement de cap. Emmanuel Macron a chargé le ministère des Armées d’élaborer une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030. Le président de la République souhaite adapter les efforts budgétaires au nouveau contexte stratégique marqué par le retour de la guerre aux portes de l'Europe, a-t-il annoncé ce mercredi.

« Alors que les conflictualités s’intensifient, il nous faut aujourd’hui réévaluer nos ambitions », a-t-il affirmé lors de la traditionnelle réception donnée par le ministre des Armées à la veille du 14-Juillet. « Notre ambition opérationnelle pour 2030 doit être revue pour mieux assurer notre capacité à faire face à la perspective du retour possible d’un affrontement de haute intensité », a-t-il dit.

Repenser la présence en Afrique

Le président français a par ailleurs annoncé sa volonté de « repenser d’ici l’automne l’ensemble (des dispositifs militaires de la France) sur le continent africain », alors que la force antidjihadiste Barkhane est en train de boucler son départ du Mali.

Disant vouloir des « dispositifs moins posés et moins exposés », le président a jugé qu’il s’agissait d’une « nécessité stratégique », évoquant dans un discours au ministère des Armées sa volonté de « réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là-bas ».

« Changement de paradigme profond »

Le président Macron a par ailleurs évoqué la nécessité d’un « continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement » en Afrique. « C’est un changement de paradigme profond », a-t-il martelé. « Il nous faut poursuivre notre engagement contre la menace terroriste partout, notamment en Afrique ».

Hier partenaire-clé de Bamako, la France, ancienne puissance coloniale, est désormais persona non grata et s’apprête à quitter le Mali d’ici quelques semaines. La junte au pouvoir depuis 2020 a poussé dehors l’armée française et a fait appel aux Russes, via la sulfureuse société paramilitaire Wagner, même si Bamako s’en défend.