Législatives: Deux candidates LFI critiquées pour s'afficher avec l’Anglais Jérémy Corbyn

SOUTIEN GENANT L’ex-patron du parti travailliste britannique a été exclu de son groupe parlementaire pour laxisme face à l’antisémitisme

20 Minutes avec AFP
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Danielle Simonnet et Danièle Obono en discussion avec Jean-Luc Mélenchon. (Photo illustration).
Danielle Simonnet et Danièle Obono en discussion avec Jean-Luc Mélenchon. (Photo illustration). — Thomas Verge/SIPA

C’est un soutien qui passe mal en pleine guerre des gauches dans le XXe arrondissement de la capitale. Deux candidates LFI aux législatives à Paris,  Danièle Obono et Danielle Simonnet, ont été vilipendées par leurs concurrents et la Licra, samedi, pour s’être affichées avec Jeremy Corbyn, ex-patron du parti travailliste britannique exclu de son groupe parlementaire pour laxisme face à l'antisémitisme.

Jeremy Corbyn a tweeté une photo de campagne à Paris où il est venu soutenir la députée sortante Danièle Obono (17e circonscription) et la conseillère de Paris Danielle Simonnet (15e circonscription), en lice avec l’alliance à gauche Nupes.


« Les masques tombent »

Danielle Simonnet a relayé le tweet et fait part dans un autre message vendredi de son « émotion » et sa « fierté » de recevoir Jeremy Corbyn.

Sa rivale socialiste et députée sortante Lamia El Aaraje a aussitôt attaqué l’insoumise : « les masques tombent : inviter et afficher le soutien de Jeremy Corbyn, écarté du Labour Party et du groupe pour complaisance avec l’antisémitisme en Angleterre, après 1.000 plaintes enregistrées par ce parti, est une honte dont est fière Danielle Simonnet », a-t-elle tweeté.

Des cadres socialistes ont repris cette critique, en pleine guerre des gauches dans ce XXe arrondissement de Paris, où Lamia El Aaraje a maintenu sa candidature avec l’aval du PS malgré l’accord à gauche derrière Jean-Luc Mélenchon.

La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a aussi fustigé la photo et « la fierté » de Danielle Simonnet, reprochant à Jérémy Corbyn, à la tête du parti travailliste de septembre 2015 à avril 2020, d’avoir « couvert » l’antisémitisme, ce dont Jérémy Corbyn se défend.

Des défaillances « inexcusables » reprochées au Labour

Le Labour avait fait l’objet d’une enquête menée par un organisme indépendant, le Comité pour l’égalité et les droits humains (EHRC), qui avait conclu fin octobre 2020 à des défaillances « inexcusables » résultant d’un « manque de volonté de s’attaquer à l’antisémitisme » au sein du parti.

Jérémy Corbyn, 73 ans, avait un temps été suspendu du parti, avant d’annoncer sa réintégration, après une décision favorable du Comité des différends du parti. Mais le Labour l’a exclu du groupe parlementaire en novembre 2020.