Retraites : Eric Woerth, rallié à Emmanuel Macron, ne veut plus différer la réforme
REFORME « Je ne cherche ni l’austérité, ni la rigueur », se défend celui qui a déjà été à l'origine de la retraite à 62 ans
Plus de temps à perdre. Eric Woerth, ex-LR rallié à Emmanuel Macron, ne veut plus différer la réforme des retraites. Et ce, même si elle est « difficile » et mérite de prendre le temps de la concertation. « Il y a toujours plein de raisons de ne pas faire les réformes difficiles », critique le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. Or « un homme politique, une femme politique sont là pour prendre aussi des décisions qui ne vont pas nécessairement dans le sens de l’opinion publique », a déclaré ce dimanche à France Inter-Franceinfo-Le Monde celui qui en 2010, avec Nicolas Sarkozy, avait reporté l’âge légal de 60 à 62 ans.
« On ne gouverne pas uniquement en fonction des sondages, on gouverne en fonction de l’intérêt du pays », et « pas uniquement de l’intérêt à court terme », a insisté l’ancien ministre du Budget, défendant le régime par répartition en vigueur, synonyme de « justice entre les générations ». « Je ne cherche ni l’austérité ni la rigueur », s’est défendu celui qui se présente aux législatives dans l’Oise et se dit toujours « de droite ».
Les 65 ans ne sont « pas un totem »
Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a défendu un report progressif de l’âge légal de départ à 65 ans à l’horizon 2030. Mais ce n’est « pas un dogme », avait-il insisté, en évoquant la possibilité de s’arrêter à 64 ans en 2027. Les 65 ans ne sont « pas un totem », a répété il y a une semaine la Première ministre Elisabeth Borne. Mais « il faut assurer le financement de notre modèle social », a-t-elle martelé, en épinglant les promesses du RN ou de LFI de « travailler moins », à l’approche des élections législatives de juin.
Le ministre du Travail Olivier Dussopt, chargé de la réforme des retraites, pense commencer une concertation en septembre-octobre. « Cela ne veut pas dire nécessairement négocier, ce n’est pas la même chose », a relevé Eric Woerth. « Il y a plusieurs réformes à mettre en place, sans doute au même moment, en tout cas dans un laps de temps relativement faible », a-t-il ajouté, citant également le sujet de la santé.